La défense a accusé mardi l'ex-agent de Naomi Campbell d'avoir menti devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone. Lundi, elle avait affirmé qu'en 1997 le mannequin s'était vu offrir des diamants par l'ex-président libérien.
AFP - L'avocat de Charles Taylor a accusé mardi devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) l'ancien agent de Naomi Campbell, avec laquelle elle est en procès, d'avoir menti en affirmant que le mannequin britannique s'est vu offrir des diamants par l'ex-président libérien en 1997.
"Votre compte rendu est un tissu de mensonges", a déclaré Courtenay Griffiths en s'adressant à Carole White, qui a affirmé lundi avoir assisté à la remise des diamants en 1997 après un dîner de bienfaisance organisé en Afrique du Sud par l'ancien président Nelson Mandela et auquel avait participé M. Taylor.
it"Vous l'avez inventé pour que cela vous aide dans votre procès contre Mme Campbell. Pour le dire franchement, tout ce qui compte pour vous, c'est l'argent", a ajouté M. Griffiths, en faisant référence au procès en cours intenté par Carole White contre son ex-cliente pour rupture de contrat.
"C'est l'entière vérité. Cela n'a rien à voir avec mon conflit professionnel avec Naomi Campbell. Il ne s'agit pas d'argent. Il s'agit d'un sujet très grave et je dis la vérité", a contesté Carole White, 60 ans, yeux bleus et chevelure blonde.
L'agent a déclaré lundi aux juges avoir vu Naomi Campbell se faire remettre "cinq ou six diamants" la nuit suivant le dîner au cours duquel Charles Taylor, jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, avait selon l'agent promis d'en offrir au top-model.
Carole White a réitéré sa version des faits mardi lors du contre-interrogatoire.
"Qui a offert des diamants en cadeau à Naomi Campbell?", lui a demandé la procureur Brenda Hollis. "Charles Taylor", a répondu l'agent.
Naomi Campbell, 40 ans, avait affirmé jeudi ignorer qui lui avait offert "deux ou trois" diamants bruts en pleine nuit après le dîner. Mme White n'était pas présente lorsque deux hommes l'ont réveillée pour lui remettre ces "pierres à l'aspect sale", selon la top-model.
L'accusation souhaite prouver que Charles Taylor, 62 ans, a menti en prétendant ne jamais avoir possédé de diamants bruts reçus des rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF). Il était venu "vendre ou échanger des armes contre des diamants" en Afrique du Sud en septembre 1997, selon elle.
L'ancien président libérien plaide non coupable de onze crimes, notamment de meurtres, de viols et d'enrôlement d'enfants soldats pendant la guerre civile en Sierra Leone, qui a fait 120.000 morts.