AFP - Au moins un kamikaze a actionné mardi sa ceinture d'explosifs devant une pension du centre de Kaboul, tuant le garde qui tentait de l'empêcher d'entrer, ont indiqué à l'AFP le ministère de l'Intérieur et des responsables de la police.

Toutefois, selon un journaliste de l'AFP sur place, trois corps gisaient sur le sol près de l'entrée de la pension.

Selon des habitants du quartier de Taïmani, l'un des corps - en morceaux - est celui du kamikaze, le second est celui du garde et le troisième, criblé de balles, est celui d'un second kamikaze qui n'a pas pu actionner sa ceinture d'explosifs.

"Il y a eu un attentat suicide. Selon les premiers rapports, un garde a été tué. L'attaque a été perpétré par un seul kamikaze", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Zemaray Bashary.

"Nous pensons que l'endroit appartenait à une compagnie privée de sécurité mais nous allons enquêter", a ajouté M. Bashary.

Auparavant, un responsable de la police de Kaboul avait dit que le kamikaze cherchait à pénétrer dans une pension du centre de Kaboul quand il a été arrêté par un garde.

Un autre responsable avait cependant évoqué un second kamikaze.

Une seule explosion a été entendue par des habitants proches du quartier du Taïmani.

Les attaques des insurgés, notamment des attentats suicide, se multiplient ces deux dernières années à Kaboul.

Début juin, les talibans avaient revendiqué des attaques à la roquette et à l'arme légère qui avaient visé la jirga de la paix, réunissant 1.600 représentants des tribus et de la société civile. Cinq personnes avaient péri dans ces attaques.

Auparavant, un attentat suicide à la voiture piégée avait fait au moins 18 morts en mai.

Et le 26 février, 16 personnes, dont un Français, un Italien et sept Indiens, avaient péri dans un attentat suicide visant des résidences hôtelières.

Et en janvier, des attaques coordonnées de kamikazes talibans avaient fait au moins cinq morts et 71 blessés.

L'attentat suicide de mardi intervient alors que l'ONU a publié mardi un rapport sur le nombre de civils tués sur la première moitié de l'année 2010.

Plus de 1.200 civils ont été tués sur les six premiers mois de l'année, soit un bond de 25% par rapport à 2009.

En moyenne, les insurgés tuent sept fois plus que les forces internationales et afghanes, selon l'ONU.

Et les bombes artisanales et les attentats suicide --les deux modes opératoires favoris des talibans-- sont la première cause de mortalité parmi les civils, même si elles ne les visent pas directement mais ciblent le plus souvent les soldats étrangers ou afghans, ou des bâtiments officiels.