Après avoir observé une journée de grève lundi, les principaux syndicats agricoles doivent se réunir mercredi pour évoquer leurs futures actions contre le refus des industriels d'augmenter le prix du lait.
AFP - Les principaux syndicats agricoles se réuniront mercredi afin de décider des prochaines actions pour protester contre l'échec de l'interprofession à s'entendre sur le prix du lait alors que quelques manifestations de producteurs ont encore eu lieu lundi.
Ces actions ont surtout touché la région Midi-Pyrénées où quelques dizaines d'éleveurs se sont mobilisés devant les préfectures départementales pour demander à l'Etat d'appliquer les "accords de juin 2009 sur le mode de fixation du prix" du lait. Et dénoncer le refus des industriels d'augmenter le prix du lait au 3e trimestre autant que les producteurs le souhaitent.
"Suivant cet accord, aujourd'hui le prix devrait être de 323 euros la tonne, or ce n'est pas le cas, car ce sont unilatéralement les acheteurs qui fixent le prix d'achat aux producteurs", a déploré Olivier Beaufils, producteur de lait à Montréjeau (Haute-Garonne), membre des Jeunes agriculteurs (JA) et de la délégation reçue par le préfet à Toulouse.
"En ce moment nous sommes dans une phase de reprise, tous les indicateurs sont positifs, sauf que cela ne se répercute pas sur le prix d'achat aux producteurs", a-t-il indiqué.
"On nous paie le lait au-dessous de 30 centimes le litre, or pour être rémunérateur le lait devrait être payé au producteur entre 35 et 40 centimes le litre", a regretté Jean-Michel Bersia, producteur de lait à Paulhac (Haute-Garonne).
A Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), une quinzaine de producteurs ont apposé lundi des autocollants avec la mention "cette marque paie mal les producteurs de lait !" sur les produits laitiers des entreprises Lactalis, Bongrain et Bel.
Des opérations similaires sont prévues mardi dans un hypermarché du département voisin de la Côte-d'Or ainsi que dans un Leclerc à Nantes.
La réunion de mercredi à laquelle sont attendus les principaux responsables de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), des Jeunes Agriculteurs et de la Fédération nationale des producteurs de lait pourrait être le coup d'envoi d'une nouvelle vague de protestations.
D'autant que la fédération nationale des industries laitières (FNIL), qui regroupe les industriels (Bongrain, Lactalis, Bel,...), interrogée par l'AFP, a fait savoir que ses principaux responsables venaient de partir "en vacances pour trois semaines".
De son côté, l'association des producteurs de lait indépendants (Apli) s'est réunie lundi pour définir une stratégie face au problème du lait.
"On va laisser faire les syndicats dits +représentatifs+ (FNSEA, JA, FNPL, Ndlr), voir s'ils sont capables d'engager une grève du lait et là, nous, on suivra", a déclaré à l'AFP Pascal Massol, président de l'Apli.
"A eux de montrer qu'ils veulent vraiment obtenir des résultats", a-t-il ajouté et selon lui des actions comme "verser du fumier devant les préfectures, ne changent rien".
L'Apli avait été à l'origine de la grève du lait à l'automne 2009, un mouvement qui avait consisté à jeter des tonnes de ce produit pour dénoncer la chute des prix, et auquel n'a jamais voulu adhérer la FNSEA. Ce qui n'a pas empêché l'Apli de tailler des croupières au syndicat majoritaire qu'elle juge insuffisamment revendicatif.