Les inondations consécutives aux pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur le nord-ouest du Pakistan ont fait plus de 3 millions de sans-abri et de déplacés. Selon l'Unicef, un million d'enfants ont besoin d'une aide d'urgence.
AFP - Les pires inondations depuis 80 ans au Pakistan ont affecté quelque 3,2 millions de personnes au total, dont seule une faible partie a pu jusqu'à présent recevoir une aide en raison des difficultés d'accès, s'est inquiétée mardi l'ONU.
"Quelque 3,2 millions de personnes ont été touchées par les inondations, dont 1,4 million sont des enfants", a expliqué lors d'un point de presse un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) Marco Jimenez citant des données gouvernementales.
Il a précisé que ce chiffre concernait tout le nord du pays alors que l'estimation donnée lundi par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 2,5 millions de sinistrés ne portait que sur la province du nord-ouest, la plus affectée par les précipitations exceptionnelles liées à la mousson qui ont provoqué inondations et glissements de terrain.
itSelon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), ces inondations, les pires que le Pakistan ait connues depuis 1929, "ont plongé plus d'un million de personnes dans le besoin d'une aide d'urgence".
"Ceux qui ont survécu à ces inondations épuisantes encourent toujours de graves risques", a pour sa part prévenu le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres dans un communiqué.
Les sinistrés manquent avant tout de nourriture, d'abris et sont confrontés à de graves risques sanitaires liés au manque d'eau potable, selon l'ONU.
{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Les agences humanitaires ont assuré mardi être mobilisées pour atteindre un maximum de personnes -- dont près d'un million sont déplacées ou sans-abri -- mais ont reconnu rencontrer de sérieuses difficultés d'accès en raison des destructions massives de routes et de ponts.
La situation ne s'améliore pas d'autant que la pluie a repris mardi matin dans le nord-ouest et que les inondations s'étendent dans des régions plus au sud, les provinces de Penjab et Sindh.
Ainsi, a reconnu M. Jimenez interrogé par l'AFP, seule une fraction des victimes peuvent être atteintes car "l'accès reste limité dans de nombreux endroits isolés" rendant également difficile une évaluation exacte des besoins.
"Le défi le plus important reste l'accès" aux personnes affectées, a insisté une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) Emilia Casella.
"Des centaines de personnes blessées lors de ces inondations attendent d'être soignées", a abondé une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Fadela Chaïb faisant valoir par ailleurs que "ces inondations historiques (menaçaient) des centaines de personnes de maladies hydriques en raison de l'eau polluée".
Toutefois, aucune épidémie n'est actuellement à déplorer, a-t-elle ajouté.
En attendant, le PAM a fourni des rations à 42.000 personnes lundi et compte toucher 250.000 personnes d'ici la fin de la semaine. L'agence a revu à la hausse, mardi, ses estimations d'aide alimentaire pour le mois à venir, estimant désormais que 1,8 million de personnes auront besoin de rations alimentaires contre une première estimation de 700.000.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a pour sa part déjà livré 10.000 tentes et prévoit d'en apporter 20.000 supplémentaires.
L'agence s'est dite particulièrement préoccupée par le sort de milliers d'Afghans, réfugiés dans le nord-ouest du Pakistan où ils ont "une deuxième fois perdu leur toit".