
Omar el-Béchir est arrivé à N'Djamena, où se déroule le sommet des chefs d'État sahélo-sahariens. Il s'agit de son premier voyage dans un pays reconnaissant la juridiction de la CPI, qui a délivré un mandat d'arrêt contre lui.
AFP - Le président soudanais Omar el-Béchir, visé par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes au Darfour, dans l'ouest du Soudan, est arrivé mercredi à N'Djamena, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Béchir, accompagné d'une importante délégation, a été accueilli à sa descente d'avion par son homologue tchadien Idriss Deby Itno, et a eu droit aux honneurs dus à un chef d'Etat sur le tarmac de l'aéroport de N'Djamena.
Le président soudanais doit assister au sommet des chefs d'Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), qui s'ouvre jeudi dans la capitale tchadienne.
Après cinq ans de guerre par groupes rebelles interposés, le Tchad et le Soudan, des voisins, ont entrepris de normaliser leurs relations et ont signé mi-janvier à N'Djamena un accord assorti d'un "protocole de sécurisation des frontières".
Omar el-Béchir fait l'objet depuis mars 2009 d'un mandat d'arrêt de la CPI qui le soupçonne de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, en proie depuis sept ans à la guerre civile complexe. La CPI a délivré la semaine dernière un second mandat pour génocide.
Or le Tchad a ratifié le statut de Rome, acte fondateur de la CPI, et il est en théorie tenu d'arrêter des suspects poursuivis par la Cour qui voyagent sur son territoire. La visite d'Omar el-Béchir dans ce pays sera sa première dans un Etat reconnaissant la juridiction de la CPI, d'après des responsables soudanais.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi le Tchad à refouler ou à arrêter M. Béchir, au risque de recevoir "une distinction honteuse (...) de premier pays membre de la CPI à héberger un criminel de guerre poursuivi par la cour".