
Quelques jours après avoir tapé sur les doigts de Lisbonne, l'agence de notation financière a abaissé d'un cran la note souveraine de Dublin. Avec l'Espagne, le Portugal et l'Irlande constituent le trio qui inquiète la zone euro.
Dans la valse des successeurs potentiels à la Grèce au titre de plus grand panier percé de l'Europe, l’Irlande rejoint l’Espagne et le Portugal dans le trio de tête. Moody’s a décidé, lundi, de dégrader la note souveraine de Dublin. L’agence de notation américaine l’a abaissée d’un cran, d’Aa1 à Aa2. À la suite de cette annonce, les spéculations sur la dette souveraine irlandaise ont repris de plus belle. Petit tour de ces pays qui, après la Grèce, ont fait les frais de la sévérité des agences de notation et fait peser un risque accru sur la zone euro.
Irlande. Moody’s a justifié sa décision concernant l'Irlande par le coût que le renflouement des banques fait peser sur le budget de l’État et les faibles perspectives de croissance sur les trois prochaines années. L'agence s’aligne ainsi sur sa concurrente Standard & Poor
(S&P) qui lui avait décerné un AA il y a un an. Seule, la troisième roue de ce carrosse de notation, Fitch, va plus loin et lui a infligé un AA-. Reste que pour ces trois agences, l’Irlande reste un pays à la solvabilité haute.
Espagne. Le cauchemar de Madrid s’appelle Standard & Poor. Depuis le début de 2009, l’agence de notation a, par deux fois, abaissé la note souveraine du pays. Entre janvier 2009 et avril 2010, l’Espagne est passée de AAA, la meilleure note, à AA. S&P a justifié ses décisions par la chute continue du secteur immobilier, traditionnel moteur de la croissance espagnole, et par un taux de chômage qui se maintient aux alentours des 20 %. L’agence estime également que la dette de l’Espagne devrait s’élever à 85 % de son produit intérieur brut (PIB). Si on est encore loin des finances de la Grèce (la dette représente plus de 110 % de son PIB), cette tendance avait suffi à affoler les marchés et marqué le déclenchement de la spéculation contre l’euro.
Portugal. S&P n’a pas non plus épargné le voisin de l’Espagne. En cause : le niveau de sa dette. Selon les prévisions de l’agence de notation, il devrait passer de 63 % en 2008 à 95 % en 2013. Une nette hausse qui a poussé S&P à baisser, fin avril, la note du Portugal de deux crans (de A+ à A-). Une double peine qui place le pays à la limite de la zone de solvabilité "moyenne inférieure", le dernier échelon avant d’être considéré comme à pays à risque… Moody’s qui a maintenu sa note maximale à l’Espagne a, en revanche, été beaucoup plus sévère avec le Portugal. Le 13 juillet, elle a décidé de suivre l’exemple de S&P et baissé la note du Portugal de deux crans également.