![Première journée de la 18e conférence internationale sur le sida Première journée de la 18e conférence internationale sur le sida](/data/posts/2022/07/15/1657906556_Premiere-journee-de-la-18e-conference-internationale-sur-le-sida.jpg)
Plus de 20 000 chercheurs, médecins et membres d'associations vont débattre, jusqu'au 23 juillet, de nouvelles pistes pour lutter contre le sida, une maladie qui a fait 2 millions de morts en 2008 et 25 millions depuis son apparition.
AFP - La 18e conférence internationale sur le sida s'est ouverte officiellement dimanche soir à Vienne dans l'inquiétude d'une baisse des financements internationaux et dans l'espoir du développement de nouveaux outils de prévention, tels que le recours anticipé aux traitements et les microbicides.
Plus de 20.000 personnes, chercheurs, experts, membres d'associations, malades participent jusqu'au 23 juillet à cette conférence qui a lieu tous les deux ans.
"L'an dernier les pays riches n'ont eu aucun problème à trouver des milliards pour sauver
les banquiers avides de Wall Street", a déclaré Julio Montaner, président de la Société internationale pour le sida (IAS), qui organise la conférence, au cours de la cérémonie d'ouverture.
Quelques minutes auparavant, une soixantaine de militants avaient envahi la scène en scandant des slogans réclamant justement davantage de financements et le respect des engagements. "Pas de marche arrière, des fonds pour l'aide", réclamait une banderole géante.
"Tenez vos promesses, nous voulons vivre", scandaient d'autres militants sur le parvis devant le centre de conférence.
Plus tôt, Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, s'est dit "extrêmement inquiet" sur les engagements des pays donateurs pour les trois ans à venir, chiffrant la somme nécessaire à entre 13 et 20 milliards de dollars.
Un rapport publié dimanche fait apparaître que le financement des programmes de lutte
antisida dans les pays pauvres a reculé en 2009 à 7,6 milliards de dollars, contre 7,7 milliards en 2008. Un petit recul, certes, mais entre 2002 et 2009 la progression était à deux chiffres d'une année sur l'autre, pour le financement de traitements qui durent toute la vie.
En outre, il a fallu une augmentation de la contribution américaine, de 3,95 milliards de dollars en 2008 à 4,4 milliards l'an dernier, pour compenser la baisse des apports de nombreux autres pays, comme l'Allemagne, le Canada, la France, l'Irlande, l'Italie et les Pays-Bas.
"Alors que nous voyons les premiers succès dans la prévention et le traitement, il faut redoubler d'efforts, pas réduire les efforts", a souligné Michel Sidibé, le directeur exécutif du programme Onusida.
Ces inquiétudes apparaissent alors même que de nouvelles pistes se font jour dans la lutte contre le sida.
Une étude publiée dimanche préconise de commencer tôt le traitement, bien avant
l'apparition de symptômes, pour empêcher la destruction progressive du système immunitaire.
Une autre étude souligne que placer les séropositifs sous trithérapie divise par deux le nombre de nouveaux cas d'infection au VIH, ce qui va dans le sens d'une utilisation des trithérapies pour réduire la transmission du VIH. Une idée qui devrait être au coeur de la conférence, 27 ans après l'identification du virus.
Ces nouveaux espoirs se heurtent cependant au coût que représenterait une utilisation généralisée des traitements. Bill Gates, le multimilliardaire fondateur de Microsoft et ardent défenseur de la lutte contre le VIH, devrait insister lundi en séance plénière sur la nécessité de mieux utiliser les fonds pour le sida. Il préconisera de concentrer les efforts de prévention "là où ils ont le plus d'impact", comme sur la circoncision par exemple.
Un autre espoir aussi se fait jour. Les experts attendent avec impatience les résultats de l'étude Caprisa, qui seront publiés mardi à Vienne et à Durban (Afrique du Sud), sur un gel microbicide incluant l'antirétroviral tenofovir, un type de produit testé pour la première fois.