![Attaque contre les QG des services de renseignement et de la sécurité à Abyan Attaque contre les QG des services de renseignement et de la sécurité à Abyan](/data/posts/2022/07/15/1657906050_Attaque-contre-les-QG-des-services-de-renseignement-et-de-la-securite-a-Abyan.jpg)
Des hommes armés ont attaqué simultanément les quartiers généraux des services de renseignement et de la sécurité de la province d'Abyan (sud), tuant au moins 5 personnes. Les forces de sécurité privilégient la piste d'Al-Qaïda.
AFP - Des motocyclistes armés et cagoulés ont attaqué mercredi les sièges des renseignements et de la sécurité de la province d'Abyan dans le sud du Yémen faisant au moins cinq morts, trois semaines après la spectaculaire attaque d'Al-Qaïda contre le siège des renseignements à Aden.
Des motocyclistes cagoulés ont lancé leurs attaques contre le quartier général des services de renseignement et celui de la direction générale de la sécurité, situés dans des quartiers différents de Zinjibar, chef-lieu de la province, faisant usage de bombes, de lance-roquettes RPG et de fusils mitrailleurs, ont rapporté à l'AFP des témoins.
Trois policiers ont été tués, dont un membre des renseignements, et onze, dont deux femmes policières, blessés dans les deux attaques, a indiqué à l'AFP une source des services de sécurité dans la province d'Abyan.
En outre, deux assaillants ont été tués et un a été blessé dans les accrochages avec les forces de sécurité, a-t-on ajouté de même source, précisant que les assaillants avaient réussi à récupérer le corps de l'un des deux tués ainsi que le blessé.
"Il semble qu'Al-Qaïda est responsable de l'attaque", a déclaré à l'AFP cette source de sécurité, ajoutant qu'une vingtaine de motocyclistes armés avaient participé aux deux attaques, dont cinq contre le QG des services de renseignements.
Les forces de sécurité ont bouclé les lieux de l'assaut et fermé à la circulation les principales artères de la ville.
Certains assaillants ont pris la fuite en direction de Jaar, un village situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Zinjibar et considéré comme un fief des jihadistes dans le sud du Yémen, ont affirmé les témoins.
Plus d'une heure après le lancement des deux attaques vers 08H00 (05H00 GMT), les forces de sécurité se sont déployées en force dans la ville mais la situation était toujours tendue en fin de matinée, ont indiqué des habitants, contactés par téléphone depuis Sanaa.
C'est la deuxième fois en quelques jours que des motards armés mènent des attaques meurtrières à Zinjibar. Le 1er juillet, un motocycliste avait tiré sur un officier des services de renseignement, le commandant Saleh Amdheib, sur le marché de la ville, "le tuant sur le coup avant de prendre la fuite", avait indiqué le ministère de la Défense.
La province d'Abyan est limitrophe de celle d'Aden où 11 personnes, dont sept membres des services de sécurité, avaient été tuées le 19 juin dans une attaque contre le siège des Renseignements.
Dans un communiqué mis en ligne dimanche sur des sites islamistes, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a revendiqué l'attaque d'Aden, qui aurait permis aux assaillants de libérer des prisonniers soupçonnés d'appartenance à cette antenne du réseau d'Oussam ben Laden.
Le groupe a aussi menacé dans son communiqué d'apporter une réponse "dévastatrice" à un raid du gouvernement dans une région montagneuse isolée, en décembre, au cours duquel 34 membres d'Al-Qaïda avaient été tués selon des sources de sécurité.
La situation est tendue dans le sud du Yémen où s'est accentuée la contestation, animée par le Mouvement sudiste, une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d'autres à la sécession du sud qui était un Etat indépendant avant 1990.
Mais les dirigeants sudistes se défendent de tout lien avec al-Qaïda, comme l'en accuse le pouvoir.
Le Yémen, considéré comme un sanctuaire pour les groupes extrémistes, a intensifié au cours des derniers mois sa lutte contre Al-Qaïda, qui a revendiqué par le passé des attaques contre des missions diplomatiques occidentales, des installations pétrolières et des touristes.