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En réponse à la création d'un groupe d'experts de l'ONU chargé d'étudier les cas de violations des droits de l'Homme lors de la dernière guerre civile, le ministre Wimal Weerawansa a entamé une grève de la faim pour protéger l'honneur de l'armée.

AFP - Un ministre sri-lankais a déclaré jeudi avoir entamé une grève de la faim devant les locaux de l'ONU à Colombo pour protester contre la création d'un groupe d'experts chargé d'étudier les allégations de violations des droits de l'homme lors des derniers mois de la guerre civile.

Le ministre du Logement Wimal Weerawansa qui a appelé à plusieurs manifestations de protestation cette semaine devant les bureaux de l'ONU, s'est déclaré prêt à se laisser mourir de faim pour protéger l'honneur de l'armée ayant défait en mai 2009 la rébellion des Tigres tamouls.

Selon l'ONU, entre 80.000 et 100.000 personnes sont mortes au cours du conflit, et 7.000 civils tamouls ont été tués lors des derniers mois de cette guerre civile.

Le groupe d'experts est "un projet de l'ONU pour traduire notre armée devant un tribunal pour crimes de guerre", a déclaré le ministre devant des dizaines de sympathisants.

"Le principal objectif du comité de l'ONU est de traduire notre patrie devant un tribunal pour crimes de guerre. Nous ne laisserons pas cela se produire", a-t-il ajouté, appelant la population à manifester dans toute l'île pour pousser le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon à dissoudre le groupe de trois experts récemment constitué.

Ban Ki-moon a nommé le mois dernier ces experts pour le conseiller sur la question des responsabilités relatives aux allégations de violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international durant les derniers mois du conflit.

Cette décision a suscité le fort mécontentement du gouvernement sri-lankais, qui a refusé de coopérer.

Mardi, environ 1.500 manifestants pro-gouvernementaux ont bloqué pendant sept heures l'accès aux locaux de l'ONU à Colombo et mercredi, des centaines de personnes se sont de nouveau rassemblées devant les bureaux des Nations unies.

A New York, les Nations Unies ont fait connaître mardi leur "vive objection" à ces mouvements de protestation.

Le 18 mai 2009, le gouvernement sri-lankais avait proclamé la victoire militaire contre les Tigres tamouls qui réclament depuis 1972 un territoire indépendant.