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Épinglés ces derniers mois par la presse pour leur utilisation des deniers publics, Christian Blanc et Alain Joyandet, secrétaires d'État au Grand Paris et à la Coopération, ont présenté leur démission dimanche du gouvernement.

AFP - Dans un climat politique délétère lié à l'accumulation d'affaires impliquant des membres du gouvernement ou des responsables de la majorité, deux ministres, Alain Joyandet et Christian Blanc, ont été amenés dimanche à démissionner.

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"Sarkozy et Fillon ont demandé ces démissions"
Christian Blanc et Alain Joyandet démissionnent du gouvernement

En fin d'après-midi, M. Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie et proche de longue date du président Nicolas Sarkozy, a créé la surprise -jusqu'à l'Elysée- en annonçant lui-même sur son blog qu'il renonçait à son portefeuille.

Quelques minutes plus tard, l'Elysée confirmait, dans un communiqué, cette démission en annonçant celle... d'un deuxième secrétaire d'Etat, Christian Blanc (Grand Paris). Cette double démission -fait rarissime- a été "acceptée" par le chef de l'Etat et le Premier ministre François Fillon.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré dans la soirée à l'AFP que c'est le duo exécutif qui a exigé la démission des deux hommes.

"Le président de la République et le Premier ministre ont décidé de tirer les conséquences d'évènements survenus ces derniers jours, que les Français n'ont ni compris ni acceptés", a affirmé M. Chatel.

"Après mûre réflexion, ils ont demandé à MM. Joyandet et Blanc, après avoir échangé avec eux, de démissionner", a-t-il ajouté, en précisant que cette demande avait été formulée "dimanche". Cette double démission était dans les tuyaux dès vendredi, selon une source gouvernementale.

Mais, selon une autre source, la réalité serait différente. Pris de court par la démission de M. Joyandet - qui avait certes proposé de démissionner dès vendredi mais que M. Sarkozy aurait tenté de retenir -, l'Elysée a saisi l'occasion pour congédier aussi M. Blanc, dont l'affaire de cigares a agacé au plus haut point le chef de l'Etat.

M. Joyandet avait été épinglé à deux reprises, ces derniers mois, par la presse: location d'un avion privé pour 116.500 euros pour participer en Martinique à une conférence internationale puis soupçons autour d'un permis de construire illégal pour agrandir une maison dans le Var.

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JOYANDET ET BLANC POUSSÉS À DÉMISSIONNER

Pour M. Blanc, Le Canard enchaîné a révélé une facture de 12.000 euros de cigares aux frais du contribuable.

Ces démissions interviennent dans un contexte d'affaires à répétition ayant touché des membres du gouvernement et de la majorité: mission de l'ancienne ministre Christine Boutin, affaire Bettencourt dans laquelle le ministre du Travail Eric Woerth se retrouve empêtré.

La situation de M. Woerth "n'a factuellement rien à voir" avec celles de MM. Blanc et Joyandet, liées aux "deniers de l'Etat", a affirmé dimanche soir la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet.

Mais ces démissions "posent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent", a réagi Jean-Christophe Cambadélis (PS). Soit c'est "une tentative de l'Elysée de jeter du lest" et ça "pose plus fortement la question d'Eric Woerth", "soit ces démissions sont +spontanées+ et c'est l'image d'un délitement qui appelle à un changement de gouvernement".

"Tout ça, c'est un écran de fumée pour protéger Woerth", affirme une source gouvernementale.

Mercredi, en recevant les députés UMP à l'Elysée, le chef de l'Etat avait promis de tirer "sévèrement" les conséquences de ces affaires, lors d'un remaniement du gouvernement en octobre, après la réforme des retraites, estimant que "tout ce qu'(il) ferait à chaud compliquerait (sa) tâche".

Evoquant "certains comportements de ministres qui ne (lui) ont pas plu", il en avait précisément visé certains: "avions", "cigares", "nature d'hôtel"... allusions à Alain Joyandet, Christian Blanc et Rama Yade (Sports).

Selon M. Chatel, "il n'a pas été demandé" à Mme Yade de démissionner.