logo

Des dizaines de milliers de Grecs ont défilé dans les grandes villes du pays à l'appel des syndicats, qui protestent toujours contre le plan d'austérité du gouvernement. De brefs incidents ont eu lieu en marge de la manifestation à Athènes.

AFP - Plus de 15.000 manifestants ont participé mardi en Grèce à des défilés, conclus sur de brefs incidents à Athènes, en point d'orgue d'une nouvelle grève générale pour protester contre la réforme des retraites, mesure phare de la cure d'austérité infligée au pays.

A Athènes, les deux cortèges, l'un communiste l'autre organisé par les deux grandes centrales syndicales du privé et du public ont rassemblé 9.000 personnes selon la police, 35.000 de source syndicale. A Salonique, quelque 7.000 personnes ont battu le pavé, dans le calme, de source policière.

Le défilé syndical à Athènes s'est conclu devant le parlement sur de brefs affrontements entre jeunes et membres des forces anti-émeutes, qui ont rapidement repris le contrôle de la situation en tirant des gaz lacrymogènes. Un policier touché par une pierre a été légèrement blessé.

Les manifestants, sensiblement moins nombreux que lors des quatre précédentes grèves générales organisées depuis février avaient auparavant marché sous des banderoles appelant au "Retrait de la réforme des retraites". "Ca ne passera pas", "Feu au FMI" criaient aussi les plus jeunes.

it
Nouvelle journée de mobilisation, incidents sporadiques à Athènes

"Les gens sont désorientés, sonnés, et cela laisse encore du répit au gouvernement", a estimé pour l'AFP le sociologue Georges Daremas, membre de l'association altermondialiste Attac Grèce, commentant ces signes d'essouflement. Mais il a mis en garde contre une remontée de la tension après la rentrée, quand les effets de la thérapie de choc "frapperont de plein fouet la petite bourgeoisie".

Surtout suivie dans le secteur public et para-public, la grève affectait le trafic aérien, avec l'annulation d'une cinquantaine de vols intérieurs à destination des îles grecques. Toutes les liaisons internationales étaient cependant maintenues, les contrôleurs aériens ne s'étant pas joints à l'action afin de protéger le tourisme.

Le trafic avec les îles a aussi été perturbé au Pirée du fait de la participation des syndicalistes communistes à la grève, en dépit d'un fort déploiement policier pour prévenir des piquets de grève. En milieu d'après-midi, les compagnies avaient reprogrammé 6 liaisons avec les Cyclades, mais sept bateaux étaient partis sans problèmes.

La journée d'action a aussi arrêté les trains, et limité les transports urbains avec des arrêts de travail intermittents, tandis que le pays était privé de toute information pendant 24 heures, le syndicat des journalistes s'étant rallié au mot d'ordre.

La Confédération des commerçants et artisans s'y était aussi associée mais tous les commerces étaient ouverts à Athènes. Les avocats poursuivaient pour leur part jusqu'au 7 juillet une grève qui paralyse la justice.

Le texte sur la réforme du système de retraites qui doit être soumis au vote du Parlement en principe le 8 juillet, impose 40 annuités contre 37 auparavant pour quitter la vie active, prévoit des coupes (7% en moyenne) dans les pensions, bannit les départs anticipés et généralise à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite.

Le gouvernement socialiste s'est engagé à mettre en oeuvre ces mesures auprès de l'eurozone et du Fonds monétaire international, en contrepartie du sauvetage financier de la Grèce via des prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans.