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Avant le G20 samedi, les dirigeants du G8 se réunissent près de Toronto

Toronto accueille pour trois jours des dizaines de chefs d'État et de gouvernement à l'occasion des sommets du G8 et du G20. Les échanges sur les dettes publiques et la coordination des politiques économiques devraient dominer les discussions.

AFP - Les huit pays les plus industrialisés de la planète devaient se retrouver vendredi à Huntsville (Canada), loin des regards, pour élaborer des stratégies permettant de juguler les déficits sans pour autant étouffer la croissance.

Les Européens, qui ont multiplié de sévères programmes d'austérité budgétaire, devraient à nouveau se heurter au président américain Barack Obama qui souhaite au contraire que ses partenaires "renforcent la reprise" en stimulant la consommation.

"Nous devons nous concentrer sur le défi de la croissance et la confiance car la croissance et la confiance sont essentielles", a insisté vendredi dans un entretien à la BBC le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner.

"L'Europe peut faire le choix de mettre en oeuvre des réformes et politiques susceptibles de déboucher sur des taux de croissance plus élevés à l'avenir", a-t-il ajouté.

Le monde "ne pourra pas dépendre des Etats-Unis autant que dans le passé", a-t-il prévenu, tout en relativisant les différends avec l'Europe: "nous avons beaucoup plus de choses en commun que nous n'avons de différences".

Au G8, "les maître-mots seront croissance, confiance et moyen terme", avait résumé jeudi Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne.

Invités de Stephen Harper (Canada), Barack Obama, Dmitri Medvedev (Russie), Nicolas Sarkozy (France), Angela Merkel (Allemagne), Silvio Berlusconi (Italie), et les deux nouveaux du groupe, Naoto Kan (Japon) et David Cameron (Grande-Bretagne), devaient déjeuner et dîner à huis clos à Huntsville, lieu de villégiature de l'Ontario.

A la veille de leur rencontre qui pourrait mobiliser des milliers de manifestants, le novice David Cameron a dénigré dans une tribune publiée par le quotidien canadien Globe and Mail "les grands salons où l'on cause", espérant plutôt "des résultats pour les gens".

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"Il y a vraiment deux camps qui s'opposent"
Avant le G20 samedi, les dirigeants du G8 se réunissent près de Toronto

Dans le grand hôtel qui les accueille à 220 km au nord de Toronto, où a été regroupée la presse internationale, les huit chefs d'Etat et de gouvernement devaient être rejoints dans l'après-midi par six chefs d'Etats africains et trois de pays d'Amérique centrale et du sud.

"Lors de leur déjeuner, les huit évoqueront la situation économique mondiale, lors de leur dîner, la nouvelle gouvernance" en gestation de la planète, a indiqué l'entourage d'un chef d'Etat occidental.

Les détails, comme les projets de taxe bancaire ou de contribution sur les transactions financières, seront abordés samedi soir et dimanche dans un format élargi aux pays émergents - appelé le G20 -, qui se tiendra à Toronto.

Londres, Paris, Berlin et Washington ont invité le G20 à accepter une taxe bancaire, mais le Canada, comme la Russie, la Chine, l'Inde et l'Australie y sont opposés.

Avec ses partenaires africains (Algérie, Sénégal, Malawi, Afrique du Sud, Nigéria et Ethiopie) et d'Amérique centrale et du sud (Colombie, Haïti et Jamaïque), le G8 entend travailler sur "le développement", "la responsabilité partagée" et "les menaces émergentes contre la sécurité".

Présenté comme une grande première, un rapport sur le suivi des engagements pris par ces huit pays vient d'être rendu public. Pour un groupe de recherche de l'Université de Toronto, si la Grande-Bretagne arrive en tête devant le Japon et le Canada quant à la réalisation depuis un an de ces engagements, l'Italie figure en revanche bonne dernière.

Les promesses étudiées portaient sur le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, le développement de l'Afrique, la sécurité régionale, la réforme du commerce et financière.

Tags: G8, G20, Canada,