Battue 2-1 par l'Afrique du Sud, l'équipe de France de football quitte la Coupe du monde dès le premier tour. Réduits à dix après une demi-heure de jeu, les Bleus n'ont pas eu le sursaut d'orgueil que les supporters attendaient d'eux.
Ce qui aurait pu être l’absolution d’une épopée catastrophique a viré au cauchemar, ce mardi. Les chances de l’équipe de France d’atteindre les huitièmes de finale étaient certes minces mais le pays tout entier espérait au moins voir les Bleus finir sur une victoire.
Les supporters auront donc prié... jusqu’à la 20e minute de jeu. Sur un corner sud-africain, le gardien français, Hugo Lloris, rate sa sortie. Au deuxième poteau, Bongani Khumalo se charge d’inscrire le premier but pour les Bafana Bafana. Et de tuer les derniers espoirs français de se qualifier pour le tour suivant. Six minutes plus tard, l’arbitre achève l’équipe de France en sortant un carton rouge contre Yoann Gourcuff pour un coup de coude dangereux.
Réduite à dix, la formation tricolore s’inclinera une deuxième fois sur une frappe de Katlego Mphela. Complètement KO, privée de son meneur de jeu, la France évite de justesse la correction à la 51e minute, lorsqu'une frappe de Mphela s’écrase sur le poteau de Lloris. L'entrée de Thierry Henry, quelques minutes plus tard, ne changera pas grand-chose à la déroute tricolore.
Un seul but au compteur des Bleus
Le seul rayon de soleil du match sera apporté par Florent Malouda, rentré à la place de d'André-Pierre Gignac à la pause, qui réduit le score à la 70e minute, et évite aux Bleus de rentrer en France sans avoir marqué un seul but.
itAu coup de sifflet final, la France est logiquement éliminée. En guise d'épilogue, le sélectionneur français, Raymond Domenech, refuse de serrer la main du patron des Bafana Bafana, le Brésilien, Carlos Alberto Parreira. Un dernier geste qui résume à lui seul l'état de désolation de l'équipe de France, véritable champ de ruines sur lequel le futur sélectionneur, Laurent Blanc, devra reconstruire une formation en mal de résultats.
"C’est vraiment dommage, a résumé Florent Malouda à l’issue de la rencontre. Vu ce qui s’est passé ces derniers jours, un autre résultat aurait été un miracle. Je tiens à m’excuser auprès des supporters français." Interrogé sur la mutinerie des Bleus, qui avaient refusé de s'entraîner dimanche, le joueur de Chelsea baisse la tête. "On n’est pas fiers de ce qu’on a fait, explique-t-il. On ne voulait pas salir le maillot bleu."
Les Bleus renoncent à toutes les primes
"L'équipe de France appartient aux supporters et à personne d'autre, rappelle Patrice Évra, avant d'aborder le comportement de l'équipe des derniers jours. Donc, les Français auront besoin de savoir ce qui s'est passé et pourquoi on est arrivé à ce désastre. Les gens ne connaissent pas encore toute l'histoire." Le capitaine déchu a par ailleurs précisé que les joueurs de l'équipe de France renonceront à toutes leurs primes.
Pointé du doigt pour sa responsabilité dans la déroute des Bleus, Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de football (FFF), a exclu de démissionner dans l’immédiat.
"On est un peu désespérés après tout ça. On rentre tous à la maison et là, nous tirerons les conclusions", estime pour sa part Roselyne Bachelot, la ministre française des Sports, dont l’intervention auprès des joueurs, lundi, n’a visiblement pas eu les effets escomptés.