Plongés dans la pire crise de leur histoire, les Bleus affrontent l'Afrique du Sud, ce mardi, lors de la dernière journée du groupe A. Pour avoir une infime chance de se qualifier pour les huitièmes, ils doivent inscrire une avalanche de buts.
Au milieu d’un océan de questions, une seule certitude pour les Bleus : ils doivent gagner par au moins trois buts d’écarts lors du match qui les oppose à l’Afrique du Sud, à 16h (heure de Paris), cet après-midi, pour conserver une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Et prier pour que l’Uruguay et le Mexique, qui joueront au même moment, ne fassent pas match nul.
Mais il semble loin d’être acquis que la polémique va laisser place au jeu - et rien qu’au
jeu - après le coup d’envoi, à Bloemfontein. Le sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, a reconnu, lundi soir, lors d’une conférence de presse, que "certains joueurs pouvaient être trop marqués psychologiquement et physiquement" par les événements pour se donner à fond. Après la défaite contre le Mexique jeudi dernier, le capitaine de l'équipe de France, Patrice Evra, avait lâché: "Moi, les miracles, je n’y crois pas »… C’est dire l’état d’esprit.
Éventuels frondeurs
Surtout que, depuis cette contre-performance, l’ambiance n’a fait que se détériorer au sein du groupe. Renvoi de Nicolas Anelka pour avoir proféré des insultes contre son entraîneur, chasse au "traître" qui a révélé à la presse les noms d'oiseaux lancés par l'attaquant de Chelsea à Raymond Domenech, boycottage de l'entraînement par les joueurs, une ministre des Sports qui évoque un "désastre moral" et une "image de la France ternie" par les joueurs... N’en jetez plus !
Lundi soir pourtant, Raymond Domenech semblait encore loin d’avoir bouclé son onze de départ. En effet, des rumeurs affirmant que des joueurs refusaient de participer à ce match de la dernière chance circulaient. Le sélectionneur a reconnu qu'il s'agissait d'"une possibilité", assurant toutefois qu’il ne se laisserait dicter aucun choix par d’éventuels frondeurs.
La Fédération française de football (FFF) a, quant à elle, laissé entendre qu’il y aurait une guerre des clans au sein de l'équipe, entre "loyalistes" et "putschistes". Cité par le journal La Charente libre dans son édition de mardi, Henri Monteil, secrétaire général de la FFF, a même lâché des noms : William Gallas, Éric Abidal et Thierry Henry seraient les leaders de la fronde.
On en oublierait presque qu’en face, l’Afrique du Sud pourrait elle aussi se qualifier. Le pays hôte de cette Coupe du monde est exactement dans la même situation que la France… le "désastre moral" en moins.