La préfecture de police a interdit l'apéro géant "saucisson et pinard" prévu vendredi dans le quartier de la Goutte-d'Or (XVIIIe arrondissement de Paris). Soutenu par un groupe d'extrême droite, l'évènement suscitait une vive polémique.
AFP - L'apéro géant "saucisson et pinard" auquel avait notamment convié un groupuscule d'extrême droite dans le quartier parisien de la Goutte-d'Or (XVIIIe) a été interdit mardi par la préfecture de police, selon l'entourage du maire d'arrondissement et ancien ministre Daniel Vaillant (PS).
Une information que la préfecture de police (PP) a rapidement confirmée dans un communiqué.
"Le préfet de police a décidé de prendre un arrêté interdisant la manifestation déclarée et tout projet de contre-manifestation prévu pour se tenir dans ce quartier le 18 juin au soir", indique ce communiqué.
La PP a justifié sa décision après avoir entendu les organisateurs et "en raison de ses conditions d'organisation, du lieu, du jour et de l'horaire retenu, ainsi que des projets de contre-manifestations qui sont apparus en réaction".
"Cet événement de voie publique est créateur de risques graves de troubles à l'ordre public", a précisé la PP.
"Cela fait plusieurs semaines que j'ai alerté la préfecture de Police au sujet d’appels inquiétants sur des blogs de groupuscules d'extrême droite relatifs à la tenue d’un apéro géant dans le quartier de la Goutte-d’Or pendant les prières musulmanes du vendredi", a relaté mardi dans un autre communiqué l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant.
Le maire du XVIIIe s'est dit "satisfait de la décision d’interdiction que vient de prendre le Préfet de police".
Cette manifestation, initialement dénommée "pique-nique géant des Titis parisiens", devait se tenir vendredi rue Myrha, artère qui héberge une mosquée, dans le quartier multiethnique de la Goutte-d'Or.
L'invitation à rejoindre l'apéro géant circulait sur divers réseaux sociaux depuis quelques jours, notamment relayé par le "bloc identitaire".
Ce groupuscule d'extrême droite a été fondé en avril 2003 par l'un des anciens dirigeants d'Unité Radicale, mouvement dissous en août 2002 après la tentative d'assassinat perpétré par l'un de ses membres, Maxime Brunerie, contre Jacques Chirac le 14 juillet 2002.