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Le Brésil, ogre du groupe de la mort

Dans la poule G, la Seleçao sera opposée au Portugal, à la Côte d'Ivoire et à la Corée du Nord. Un "groupe de la mort" dont les coéquipiers de Kaka et de Robinho partent logiquement favoris.

Du 1er au 10 juin, évènement planétaire oblige, la chronique sport du journal de 23 heures (heure de Paris) de FRANCE 24 sera entièrement dédiée au Mondial-2010.

AFP - Le sélectionneur du Brésil Dunga a modelé son équipe à son image: bagarreuse et solide défensivement, dans un esprit commando insistant sur le collectif, quitte à sacrifier cette fantaisie joueuse qui fait la réputation de la Seleçao.

Dunga a un modèle: le Mondial-1994. En tant que capitaine, il avait alors soulevé la quatrième Coupe du monde brésilienne à l'issue d'un parcours peu spectaculaire, mais solide défensivement (3 buts encaissés). Aujourd'hui sélectionneur, il a reproduit ce bloc défensif, au risque de faire grincer des dents au pays du "joga bonito" (beau jeu).

"Du milieu à l'arrière, c'est la meilleure équipe du monde!" Le jugement de son ancien coéquipier en 1994 Branco reflète un peu la vox populi brésilienne qui considère la Seleçao comme une équipe peu... brésilienne. "La créativité devant, qui peut décider du sort d'une partie, me préoccupe, étant donné que tout le monde joue retranché contre le Brésil", estime aussi l'ancien joueur.

Cette créativité repose tout entière sur les épaules de Kaka qui, au sortir d'une saison en demi-teinte du Real Madrid, s'est dit "prêt pour être l'un des leaders de la sélection". Robinho, laissé libre en attaque, doit en revanche revenir au milieu de terrain prêter main-forte. Robinho qui défend, c'était longtemps inimaginable!

"S'il faut jouer sale..."

Dunga s'appuie dans l'entrejeu sur deux milieux défensifs, Felipe Melo et Gilberto Silva. Et ce dernier a résumé l'esprit commando: "Nous ne sommes pas là pour plaisanter". Du verbe "brincar" qui en portugais signifie "plaisanter" mais aussi "jouer" pour un enfant... Pas d'enfantillage!

"Notre volonté est, depuis le début de notre travail qui a commencé il y a trois ans et huit mois, d'arriver à la finale et d'être champions", développe l'expérimenté milieu (33 ans).

Une manière de confirmer que la Seleçao version Dunga ne prend pas les matches les uns après les autres, selon l'expression consacrée, mais les envisage le regard entièrement tourné vers le stade Soccer City de Johannesburg, où se disputera la finale le 11 juillet.

Peu importe la manière, donc. Comme le dit l'attaquant Luis Fabiano, "s'il faut jouer sale pour gagner, nous le ferons, ce qui compte avec la Coupe c'est gagner".

Et l'adhésion des joueurs fait partie de la méthode Dunga. "Nous ne commentons jamais ce que la presse écrit ou dit sur nous, relève le gardien remplaçant Gomes. Le plus important est de rendre la confiance que Dunga nous a donnée. Nous allons aussi jouer pour le sélectionneur, qui croit en nous".

En écartant les divas Ronaldinho et Adriano, Dunga a resserré son groupe. Difficile d'en voir les effets sur le terrain, tellement les matches de préparation étaient déséquilibrés contre des équipes bien faibles (3-0 face au Zimbabwe et 5-1 contre la Tanzanie).

Contre la Corée du Nord le 15 juin, il faudra se confronter à un autre genre de discipline...