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Près de 12 millions de Néerlandais appelés aux urnes pour élire leurs députés

Donnés vainqueurs dans les sondages, les libéraux emmenés par Mark Rutte (photo) entendent mettre fin à près de huit années de pouvoir exercé par la coalition des travaillistes et des chrétiens-démocrates.

AFP - Les Néerlandais élisaient mercredi leurs députés lors des premières législatives dans la zone euro depuis que la crise financière met à mal la monnaie unique, les libéraux - partisans d'une réduction des dépenses publiques - étant favoris dans les sondages.

Le Parti libéral VVD mené par Mark Rutte, 43 ans, ancien cadre du géant agro-alimentaire Unilever, devance dans ces enquêtes d'opinion les travaillistes du PvdA, menés par l'ancien maire d'Amsterdam Job Cohen, 62 ans.

"J'espère que mon parti sera le premier aujourd'hui", a déclaré à la télévision mercredi matin Mark Rutte qui pourrait devenir le premier Premier ministre libéral des Pays-Bas depuis la Première guerre mondiale.

Les Néerlandais doivent "choisir", a-t-il assuré: "ou nous retardons les mesures difficiles et nous payons l'addition plus tard ou nous les prenons maintenant et nous serons plus forts pour traverser la crise".

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Focus : La crise freine l'extrême-droite aux Pays-Bas

Le taux de participation s'élevait à 49% à 15H45 GMT, selon une estimation de l'institut Synovate, contre 58% à la même heure lors des législatives de 2006.

Quelque 12 millions de Néerlandais étaient appelés à voter lors de ces élections anticipées organisées après la chute du gouvernement de centre-gauche le 20 février. Les premières estimations des résultats étaient attendues peu après la fermeture des bureaux de vote à 19H00 GMT.

L'écart entre le VVD et le PvdA s'est réduit en fin de campagne. Selon deux sondages de mardi soir, les libéraux obtiendraient 33 ou 34 sièges, et non plus 36, les travaillistes conservant les 30 sièges dont ils étaient déjà crédités.

Le Parti chrétien-démocrate (CDA) du Premier ministre sortant Jan Peter Balkenende, principale formation à la chambre basse du Parlement avec 41 sièges sur 150, n'en obtiendrait que 25.

Le parti anti-islam PVV du député Geert Wilders, qui veut empêcher toute immigration en provenance des pays musulmans, pourrait doubler le nombre de ses députés, actuellement 9.

Geert Wilders a été la première tête de liste à voter vers 06H30 GMT à La Haye. "J'espère que nous pourrons faire partie du prochain gouvernement", a déclaré le député devant des journalistes.

Lors du dernier débat télévisé de la campagne électorale mardi soir, les chefs des principaux partis se sont affrontés à nouveau sur les questions économiques qui ont détrôné l'immigration en tête des préoccupations des Néerlandais.

Les libéraux, qui présentent le programme d'économies le plus ambitieux, veulent ramener à zéro le déficit public (5,3% du PIB en 2009) et réduire d'environ 10%, soit 20 milliards d'euros, les dépenses annuelles de l'Etat dès 2015.

"Vous parlez de donner un coup de fouet à l'économie mais il s'agit d'un électrochoc, et les électrochocs risquent d'entraîner la paralysie", a lancé Job Cohen à Mark Rutte lors du débat télévisé.

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"Peut-être la fin de l'ère de JP Balkenende"

Aucun des 18 partis en lice ne pouvant espérer obtenir assez de voix pour gouverner seul, le parti qui arrivera en tête mercredi soir mènera des négociations en vue de former une coalition.

Interrogé sur ses préférences, M. Rutte a répété lundi soir "n'exclure aucun parti". M. Wilders a, lui, souligné qu'il "se verrait bien vice-Premier ministre".

Le gouvernement de centre-gauche rassemblant depuis 2007 les chrétiens-démocrates, les travaillistes et le petit Parti chrétien ChristenUnie (CU) était tombé le 20 février, victime de ses dissensions sur le maintien des troupes néerlandaises en Afghanistan.