logo

La meurtrière intervention israélienne contre une flottille d'aide humanitaire au large de Gaza provoque un tollé et des réactions virulentes de la communauté internationale. Extraits.

Israël

Le gouvernement israélien a accusé lundi les membres de la flottille internationale pro-palestinienne faisant route vers Gaza d'avoir "déclenché les violences" qui ont fait plus de dix morts parmi les passagers.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, tient pour responsables des violences les militants qui étaient à bord des bateaux et affirme qu'il s'agit de personnes alliées aux ennemis d'Israël, en l'occurrence au Hamas et à Al-Qaïda. "S'ils (les navires) étaient passés, ils auraient ouvert une voie pour le trafic d'armes vers Gaza", a-t-il déclaré en soulignant qu'il n'était pas question d'assouplir le blocus.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, va interrompre sa tournée au Canada et aux États-Unis pour rentrer en Israël, a annoncé la radio israélienne.
Turquie
La Turquie a "fermement condamné" le raid qui "peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales", a averti le ministère turc des Affaires étrangères, où l'ambassadeur israélien a été convoqué pour un entretien d'une vingtaine de minutes.
"Une telle action contre des civils impliqués seulement dans des activités pacifiques est inacceptable", a précisé le ministère : "Israël devra supporter les conséquences de cette attitude, qui constitue une violation de la loi internationale".
Le vice-Premier ministre turc, Bülent Arinc, a également annoncé que des préparatifs pour des manœuvres militaires conjointes avec Israël avaient été annulés.
Territoires palestiniens
"Ce qu'Israël a commis à bord de la 'flottille de la liberté', c'est un massacre", a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui a décrété trois jours de deuil dans les territoires.
"Nous appelons tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes du monde entier", a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.
De son côté, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé dans une déclaration télévisée "un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l'occupation". Il a appelé les Palestiniens à manifester et à faire grève en Cisjordanie. "Nous appelons l'Autorité palestinienne à cesser les négociations, directes et indirectes, avec Israël, en raison de ce crime", a-t-il ajouté.
ONU
"Je suis choqué des informations faisant état de tués et de blessés sur les bateaux amenant de l'aide à Gaza", a déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

"Je condamne ces violences. (...) Il est vital qu'une enquête complète soit menée", a souligné le secrétaire général de l'ONU.

États-Unis

Les Etats-Unis "regrettent les pertes en vies humaines" après l'assaut d'Israël sur une flottille pro-palestinienne en route vers Gaza, mais veulent connaître les circonstances de la "tragédie", selon un communiqué de la Maison Blanche diffusé lundi.

"Les Etats-Unis regrettent profondément les pertes en vies humaines et les blessés et travaillent à éclaircir les circonstances entourant cette tragédie", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche, William Burton.

France
Le président Nicolas Sarkozy a condamné lundi "l'usage disproportionné de la force" à propos de l'opération commando israélienne contre une flottille d'aide pro-palestinienne s'approchant de Gaza, exigeant "toute la lumière sur cette tragédie", selon un communique de l'Élysée.
"Le président de la République exprime sa profonde émotion devant les conséquences tragiques de l'opération militaire israélienne contre la 'flottille de la paix' à destination de Gaza", indique le communiqué
Espagne
 L'Espagne, qui exerce la présidence tournante de l'Union européenne, "condamne l'action militaire (...) qui a fait un nombre élevé de victimes" et juge cet assaut "totalement disproportionné, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Ce sont des faits graves et préoccupants et, comme vous le savez, l'ambassadeur a été convoqué, mais nous devons connaître les informations (à ce sujet) avec plus d'exactitude", a déclaré le président du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, à l'issue d'une réunion parlementaire.
 
Allemagne
L'intervention israélienne meurtrière contre une flottille pro-palestinienne au large de Gaza est "à première vue disproportionnée", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement allemand Ulrich Wilhelm.
Grèce
Le ministère des Affaires étrangères a demandé à l'ambassade d'Israël "une information immédiate concernant la sécurité des citoyens grecs qui étaient à bord des bateaux (...) et souligné la nécessité de prendre les mesures indispensables pour protéger leur sécurité".
Irlande
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin, "a convoqué l'ambassadeur Zion Evrony au ministère cette après-midi" (lundi), a indiqué à l'AFP l'un de ses porte-parole.
"Les informations selon lesquelles jusqu'à 15 personnes auraient été tuées et 50 blessées, si elles étaient confirmées, constitueraient une réponse totalement inacceptable par l'armée israélienne à ce qui était une mission humanitaire tentant de livrer un approvisionnement absolument nécessaire aux gens de Gaza", a déclaré M. Martin. "Mon ministère cherche à établir les faits et à s'assurer de la sécurité des huit Irlandais qui étaient à bord", a-t-il ajouté.
L’Union européenne
La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, demande à Israël "une enquête complète sur les circonstances" de ce raid, indique l'un de ses porte-parole. Mme Ashton a rappelé que, pour l'UE, "la politique de fermeture de Gaza demeure inacceptable et politiquement contre-productive".
La chef de la diplomatie européenne a demandé la fin du blocus en appelant à l'autorisation "immédiate" et "inconditionnelle" du passage de l'aide humanitaire, du commerce de biens et des déplacements de personnes à Gaza.
Danemark
"Les informations sur cette confrontation sont très préoccupantes. Nous devons avoir une clarté totale sur ce qui s'est passé. C'est pourquoi, j'ai demandé à ce que l'ambassadeur d'Israël soit convoqué au ministère pour expliquer les circonstances" de cette action, a déclaré la ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, dans un communiqué.
Iran
"Les actes inhumains du régime sioniste contre les Palestiniens et l'interdiction de l'aide humanitaire pour la population de Gaza ne montrent pas la force, mais la faiblesse du régime sioniste", a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
"L'attitude du régime sioniste contre le peuple palestinien est une insulte à la dignité de l'humanité. Il est devenu clair aujourd'hui que la question palestinienne n'est pas seulement une question arabe ou islamique mais une question qui concerne le monde entier", a-t-il ajouté.

Compte tenu de la violence de certains propos publiés sur le site après l'attaque de la flottille d'aide internationale qui se rendait à Gaza, France 24 a décidé de provisoirement désactiver la fonction "commentaires" sur les pages traitant de ce sujet.