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La commission électorale exclut toute fraude dans la province de Bagdad

La commission électorale irakienne a affirmé n'avoir constaté aucune fraude à l'issue du nouveau décompte des voix de la province de Bagdad. Cette province représente 70 des 325 sièges que compte le Parlement.

AFP - Aucune fraude n'a été constatée lors du nouveau décompte des bulletins de vote lors des élections législatives à Bagdad, réclamé notamment par le Premier ministre Nouri al-Maliki, a annoncé vendredi la commission électorale irakienne à l'issue du processus de vérification.

"Nous avons fini le décompte de 11.298 urnes sans avoir découvert ni violation ni fraude", a affirmé le porte-parole de la commission, Qassem al-Aboudi lors d'une conférence de presse.

Il a ajouté qu'aucune urne n'avait été annulée en raison de fraudes et précisé que les résultats définitifs seront annoncés lundi puis transférés à la Cour suprême pour validation.

"Demain les résultats seront entrés dans les ordinateurs et lundi les résultats définitifs seront annoncés", a-t-il ajouté. Au total, le décompte aura duré 12 jours.

Fin avril, la commission électorale, à la demande de M. Maliki, avait accepté un nouveau décompte manuel uniquement dans la province de Bagdad, la plus importante du pays puisqu'elle doit répartir 70 sièges.

La liste du chef du gouvernement a obtenu 26 sièges et le Bloc irakien 24. L'Alliance nationale irakienne (ANI), qui regroupe deux formations chiites conservatrices, a recueilli 17 sièges et un autre est revenu au Front de la Concorde (sunnite). Les deux derniers sièges reviennent aux minorités religieuses.

Les résultats des élections pourraient toutefois encore être modifiés. Neuf députés élus sont menacés de se voir retirer leur siège en raison de leurs liens présumés avec l'ancien parti Baas de Saddam Hussein. S'ils étaient invalidés, leurs voix seraient annulées et comme il s'agit d'un système proportionnel il faudrait donc redistribuer les sièges dans les provinces incriminées.

Sept des neufs députés appartiennent au Bloc Irakien de l'ancien Premier ministre Iyad Allawi, arrivé en tête des élections. Quatre ont été élus à Bagdad et les trois autres à Ninive (nord), Anbar (ouest) et Babylone (centre).

L'Irak devrait encore être gouverné durant les quatre prochaines années par une coalition chiite composée des partisans de M. Maliki et des partis proches de l'Iran après un accord début mai entre ces formations pour former un groupe unique au Parlement.

M. Maliki n'est toutefois pas sûr de conserver son portefeuille. L'ANI, qui regroupe le Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII) dirigé par Ammar al-Hakim et les partisans du chef radical chiite Moqtada Sadr et qui a recueilli 70 députés, lui voue une profonde animosité.

Elle lui reproche d'avoir constitué sa propre liste pour les élections du 7 mars, face à ses anciens alliés chiites qui l'avaient pourtant choisi en 2006 comme Premier ministre. Elle dénonce aussi ses méthodes autoritaires de gouverner, qui avaient poussé certains ministres du mouvement de Moqtada Sadr à quitter le gouvernement en 2007.

Avec 159 députés, il manque encore quatre élus aux deux listes pour obtenir la majorité absolue au Parlement qui compte 325 sièges. L'Alliance kurde (43 sièges) s'est dite prête à rejoindre cette coalition.