Le géant du logiciel lance, ce mercredi, la nouvelle version de sa suite Office avec deux révolutions à la clé : c'est en partie gratuit et sur le net. Une manière de répondre à Google.apps
Microsoft effectue, ce mercredi, un grand bond dans l’inconnu : celui de l’offre gratuite pour les entreprises. Le groupe lance, en effet, sa nouvelle version d’Office, la populaire suite bureautique (traitement de texte, tableur etc.), qui, en partie, ne coûtera pas un centime. Une première qui s’explique par le souffle chaud de Google dans la nuque du géant du logiciel sur ce secteur.
Dans un premier temps, seules les entreprises pourront se procurer Office 2010, les particuliers devant attendre mi-juin. Mais l’offre comporte les mêmes ingrédients pour tous : une suite gratuite sur le net, baptisée Office web apps, mais amputée de plusieurs de ses fonctions les plus avancées qui, elles, seront payantes. En outre, Microsoft n’abandonne pas pour autant une version "en boîte" complète et payante (500 dollars pour les entreprises).
Pas le choix
Si l’option payante ne déroge pas à la tradition chez Microsoft, la révolution gratuite peut changer le modèle économique du géant de Redmond (Washington). Les suites Office représentent, en effet, la principale source de revenus du groupe. L’an passé, elles avaient rapporté plus de 15 milliards de dollars. Le passage au gratuit, même partiellement, devrait avoir un impact sur le tiroir-caisse. Microsoft tente d’ores et déjà de le minimiser en ouvrant à la publicité sa version gratuite en ligne.
Mais le groupe a-t-il vraiment le choix ? Jusqu’à présent, Microsoft dominait outrageusement le secteur des suites bureautiques avec 94 % des parts de marché. Pas de quoi paniquer à priori. Mais depuis 2006, les alternatives gratuites se multiplient et, pour la plupart, elles sont toutes en ligne. Les plus jeunes utilisateurs sont donc habitués à ce modèle, comme le rappelle le New York Times, et Microsoft peut difficilement laisser le champs libre à la concurrence.
Surtout que son principal adversaire s’appelle, encore et toujours, Google avec sa suite Google.apps. Le géant de l’Internet assure que depuis qu’il s’est installé sur ce marché, il a séduit 25 millions d’internautes. Il représente, certes, que 4% des parts de marché actuellement, mais le groupe a entamé une stratégie particulièrement agressive. Ainsi, sur son blog officiel, mardi, Google a laissé un message pour le moins provocateur appelant ouvertement les internautes à passer de Microsoft Office à sa solution. Un sacré virage pour le groupe qui, en 2007, avait posté un autre message assurant que Google.apps n’était, juré, craché, en aucun cas un concurrent de Microsoft…