La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy souhaitent renforcer la surveillance budgétaire des pays de la zone euro. Ils préconisent des sanctions plus "efficaces" contre ceux dont le déficit public est excessif.
AFP - Nicolas Sarkozy et Angela Merkel veulent renforcer la surveillance budgétaire dans la zone euro et doter ses seize membres d'un "cadre robuste" de gestion des crises, dans une lettre dont le quotidien Le Monde a publié des extraits dans son édition datée de vendredi.
"Lors de notre prochain sommet, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro devront adresser le signal qu'ils sont prêts à envisager pour la zone euro un renforcement de la surveillance budgétaire", écrivent le président français et la chancelière allemande à la veille du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurogroupe à Bruxelles.
Ce "renforcement" devra inclure "des sanctions plus efficaces pour les procédures de déficit public excessif et renforçant la cohérence entre les procédures budgétaires nationales et le pacte de stabilité et de croissance", poursuivent les deux dirigeants dans ce courrier adressé aux présidents de l'UE Herman Van Rompuy et de la Commission José Manuel Barroso.
Tirant les leçons de la crise grecque, Mme Merkel et M. Sarkozy souhaitent également "pour l'avenir les options pour créer un cadre robuste pour la résolution des crises respectant le principe de la responsabilité budgétaire de chaque Etat membre".
"Nous ne devons pas oublier les leçons des turbulences passées dans le secteur bancaire. Les Etats ne devraient pas être contraints de secourir les banques. Il doit être possible que les banques fassent faillite sans engendrer des risques systémiques pour le secteur financier dans son ensemble", estiment les responsables, deux "poids lourds" de la zone euro.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se prononcent aussi pour "l'élargissement de la surveillance aux questions structurelles et de compétitivité et aux déséquilibres, et le renforcement de l'efficacité des recommandations de politique économique de l'Union européenne".
"Cette crise a démontré que tous les Etats membres sont responsables de la stabilité de la zone euro dans son ensemble et de la solidité de la monnaie unique", justifient les deux dirigeants, plaidant pour "renforcer la gouvernance économique de la zone euro".
M. Sarkozy et Mme Merkel répètent enfin qu'ils sont "pleinement attachés à préserver la solidité, la stabilité et l'unité de la zone euro", semblant ainsi enterrer la possibilité d'une exclusion d'un pays de la zone euro avancée il y a quelques semaines par la chancelière allemande.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des seize pays membres de la zone euro doivent se retrouver vendredi à Bruxelles pour avaliser le plan d'aide triennal de 110 milliards à la Grèce.