Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les villes américaines pour protester contre la loi sur l'immigration, très répressive, adoptée par l'Arizona et réclamer une action urgente de Washington sur ce dossier.
REUTERS - Des milliers d'Américains d'origine hispanique ont défilé samedi à l'occasion du 1er-Mai pour dénoncer la nouvelle loi sur l'immigration de l'Etat de l'Arizona et réclamer une action urgente de Washington sur ce dossier.
Dans le centre de Los Angeles, où la police prévoyait "une foule très importante" - jusqu'à 100.000 personnes - , des dizaines de milliers de manifestants vêtus en blanc et brandissant des drapeaux américains ont dénonce avec force "la politique d'apartheid de l'Arizona".
La loi promulguée le 23 avril impose aux policiers de cet Etat frontalier du Mexique de vérifier les conditions de séjour de toute personne au sujet de laquelle ils auraient un "soupçon raisonnable".
Elle a provoqué une vive polémique, ses détracteurs s'élevant contre le risque d'une multiplication des contrôles au faciès. L'Etat fédéral a également fait part de son inquiétude.
Les partisans de la législation estiment qu'elle est nécessaire pour endigurer l'insécurité liée selon eux à la présence en Arizona de quelque 460.000 immigrés clandestins et au fait que l'Etat sert de voie de transit pour les trafiquants de drogue et les passeurs mexicains.
"Tous les Américains ont le droit de protéger l'endroit où ils vivent", a lancé la célèbre chanteuse cubano-américaine Gloria Estefan, qui a pris la tête du cortège de Los Angeles. "Mais cela ne leur donne pas le droit de voter une loi qui crée du racisme et de la discrimination contre les Hispaniques qui font beaucoup pour ce pays."
Plus de 70 rassemblements ont été organisés à travers le pays par la communauté hispanique et les militants pour les droits en faveur des immigrés, qui font pression sur le président Barack Obama pour qu'il tienne sa promesse de campagne d'une vaste réforme de la législation sur l'immigration.
On estime à 10,8 millions le nombre d'immigrants clandestins vivant aux Etats-Unis.
En 2007, le président George W. Bush avait tenté une réforme globale de l'immigration qui aurait renforcé les mesures de sécurité à la frontière tout en garantissant des droits aux immigrés sans papiers, mais son projet avait été tué dans l'oeuf par l'hostilité de son propre camp républicain.