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Sarkozy et Hu Jintao veulent ouvrir "une nouvelle page"

Les chefs d'État français et chinois ont affirmé vouloir ouvrir une "nouvelle page" dans leurs relations et réfléchir à un nouvel ordre monétaire multipolaire. Nicolas Sarkozy et son épouse effectuent une visite de trois jours en Chine.

Mission réussie pour Nicolas Sarkozy. Pékin et Paris scellent leur réconciliation, après une brouille historique : le président chinois Hu Jintao a déclaré, ce mardi à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy, que la visite d'État du président français ouvrait "une nouvelle page" dans les relations bilatérales entre les deux pays.

En 2008, l'affaire de la flamme olympique chahutée à Paris et la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama avaient ulcéré les Chinois. "La ‘realpolitik’ a repris le dessus, confirme Christophe Robeet, envoyé spécial de FRANCE 24 à Pékin. Paris est pleinement conscient que la Chine est un acteur de plus en plus important sur la scène diplomatique." La Chine est un "acteur incontournable" a confirmé le chef de l’État français à l’agence Chine Nouvelle.

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"Il s'agit d'une visite d'État à caractère diplomatique"
Sarkozy et Hu Jintao veulent ouvrir "une nouvelle page"

"On pourra juger de cette réconciliation sur pièces quand le président chinois viendra en France à l'automne, explique Christophe Robeet. Cette réconciliation signifie aussi de nouveaux contrats et une reprise des accords commerciaux comme par le passé." Dans le cadre de la coopération dans le domaine du nucléaire civil, la France espère notamment vendre deux réacteurs de type EPR pour le site de Taishan dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine.

Nouvel ordre monétaire multipolaire

Après avoir rencontré Hu Jintao au Palais du peuple, place Tiananmen, Nicolas Sarkozy a annoncé que Paris et Pékin allaient réfléchir "à un nouvel ordre monétaire multipolaire". Ce dossier sera au menu des discussions du G20 à partir de novembre, lorsque la France en prendra la présidence.

Les chefs d'État ont également évoqué la question du nucléaire iranien, la Chine étant l'un des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Paris dit "comprendre" la position de Pékin, qui s'oppose pour l'instant au vote de nouvelles sanctions contre Téhéran. "La France a fait valoir à ses amis chinois combien la course atomique par l'Iran peut nuire à la stabilité du monde", a affirmé le président français.

Les sujets qui fâchent (la démocratie, les droits de l'Homme ou encore le sort des prisonniers politiques) n'ont pas été abordés. Sur la délicate question de la sous-évaluation du yuan, Nicolas Sarkozy a prôné la mesure. L'Union européenne, les États-Unis mais aussi les pays émergents considèrent pourtant que cette sous-évaluation favorise injustement la Chine. "Il est parfaitement improductif de s'accuser les uns les autres, a estimé Nicolas Sarkozy. Il est beaucoup plus intelligent de préparer l'évolution nécessaire de l'ordre monétaire du XXIe siècle."

En visite pour trois jours, Nicolas Sarkozy participe ce soir, avec son épouse Carla, au traditionnel dîner d'État. Le couple présidentiel, qui a visité ce matin le mausolée de l'empereur Qin Shi Huang et son armée de guerriers de terre cuite, a également prévu de se rendre sur la Grande Muraille, aux Tombeaux des Ming et à la Cité interdite. Le président français inaugurera, vendredi, le pavillon français de l'exposition universelle de Shanghaï.

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À la Une : Sarkozy en campagne de séduction en Chine
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