logo

Le président Omar el-Béchir reconduit à la tête du pays

Omar el-Béchir (photo), sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, a récolté 68,24 % des voix à l'issue de la présidentielle qui s'est tenue du 11 au 15 avril. L'ex-rebelle Salva Kiir conserve la tête du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan.

Sans surprise, le président sortant du Soudan, Hassan Omar el-Béchir, a facilement remporté l’élection présidentielle qui s’est déroulée du 11 au 15 avril. L’homme fort de Khartoum a été reconduit dans ses fonctions avec 68,24 % des voix, a annoncé la commission électorale soudanaise ce lundi.

De son côté, Salva Kiir Mayardit, chef de file des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a conservé la présidence de la région semi-autonome du Sud-Soudan, avec près de 93 % des suffrages.

En décrochant la victoire, Omar el-Béchir obtient ce qu’il attendait de cette échéance : un renforcement de sa légitimité à la tête du Soudan, alors qu’il est engagé depuis un an dans un bras de fer avec la Cour pénale internationale (CPI) qui a déclenché un mandat d’arrêt international à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

Boycottage et soupçons de fraudes

Le maintien de Béchir à la tête de l’État soudanais ne faisait toutefois guère de doute. Peu avant le scrutin, ses deux principaux adversaires, Yasser Arman, un musulman laïque appuyé par le SPLM, et Sadek al-Mahdi, le chef du parti Umma qui avait remporté les dernières législatives en 1986, avaient décidé de jeter l’éponge.

Entachées par le boycottage d’une partie importante de l’opposition, des soupçons de fraudes, des problèmes techniques et de nombreuses critiques des observateurs internationaux, les élections présidentielle, législatives et régionales de la mi-avril ont pourtant été présentées comme le premier scrutin démocratique organisé au Soudan depuis 24 ans.

Le vote constituait aussi et surtout le premier des deux rendez-vous électoraux censés graver dans le marbre l’Accord de paix global de  2005, qui a mis fin à 21 ans de guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan. Le second doit intervenir en janvier, comme s’y est à nouveau engagé Omar el-Béchir ce lundi dans l’allocution télévisée qu’il a prononcée après l’annonce des résultats de la présidentielle. Il s’agit d’un référendum d’autodétermination du Sud-Soudan, au cours duquel la population de la région pourrait décider de faire sécession.