Le bilan des pluies torrentielles qui ont dévasté l'État de Rio, au Brésil, s'élève à 205 morts. Les espoirs de retrouver des survivants parmi les quelque 200 personnes ensevelies sous les décombres s'amenuisent, selon les équipes de secours.
AFP - Les sauveteurs n'avaient guère d'espoir vendredi de retrouver des survivants parmi les 200 personnes ensevelies dans une favela près de Rio, où des pluies ont provoqué l'une des pires tragédies de l'histoire de l'Etat, avec déjà 205 morts confirmés.
Les secouristes ont déjà dégagé 26 corps des décombres de la favela du Morro de Bumbar à Niteroi, de l'autre côte de la baie de Rio, près de 48 heures après le glissement de terrain qui a emporté une cinquantaine d'habitations précaires.
Sans compter ces disparus, le nombre de victimes dans l'Etat de Rio est désormais de 205 - dont 125 à Niteroi et 60 à Rio - après les pluies torrentielles de lundi et mardi, qui ont provoqué inondations et éboulements de terrain, selon le dernier bilan des pompiers. Le précédent bilan était de 196 morts.
Le pape Benoît XVI a manifesté sa solidarité envers les victimes de Rio dans un message envoyé à l'archevêque local, Orani Tempesta, a rapporté l'archevêché.
Vendredi seul un chien a été retrouvé vivant au Morro do Bumba et "Nicky" a été remis à sa propriétaire, l'une des survivantes de la catastrophe.
Cela a toutefois redonné une lueur d'espoir aux secouristes qui cherchent toujours 200 personnes présumées ensevelies.
Le nombre d'habitants emportés par la coulée de boue sur le Morro de Bumba, dans un quartier bâti de manière anarchique sur une décharge, restait incertain.
Il est "impossible de faire une estimation rationnelle du nombre de personnes ensevelies, parce qu'il n'y avait pas de relevé cartographique de la zone", a déclaré le commandant du 12e bataillon de la police militaire de Niteroi, Rui França.
itFace à l'avalanche de terre, de décombres et de déchets, les pompiers avaient estimé jeudi qu'il n'y avait "aucune chance" de trouver des survivants, mais Marival Gomes, secrétaire à la sécurité et à la défense civile de Niteroi, gardait espoir.
"Il y a des chances (de retrouver des survivants). Ce n'est pas facile, mais il y a de l'espoir", a-t-il déclaré à l'AFP.
Les habitants étaient davantage pessimistes, à l'image de Cristiane Oliveira, une mère de famille qui a réussi à sauver ses deux filles mais a perdu sa mère, des oncles et des cousins.
"Tout le monde est là-dessous. C'est très triste", a-t-elle dit.
Alors qu'une centaine de pompiers et de militaires fouillaient la terre, M. Gomes a affirmé qu'il était "difficile de dire combien de temps va durer ce travail (de déblaiement). A certains endroits, on a cinq mètres de hauteur de décombres et, tant qu'il pleuvra, il y a des risques d'éboulement".
Les autorités brésiliennes redoutaient aussi les effets de la décomposition des corps. "Nous sommes très préoccupés (...) par les maladies que peuvent provoquer la décomposition des corps et les ordures", a déclaré le gouverneur de l'Etat de Rio, Sergio Cabral, qui a effectué une courte visite à Morro do Bumba. Il a sollicité l'aide de l'armée pour retirer les corps.
Le maire de Rio a adopté vendredi un décret permettant de faire évacuer de force les habitants des zones à risques.
Vendredi, les pluies étaient seulement intermittentes mais la Marine a lancé une alerte en raison de vagues de plus de 4 mètres de haut sur les plages de Rio.