"En tant que président [...] je ne démissionne pas", a déclaré Kourmanbek Bakiev dans un communiqué diffusé par l'agence kirghize 24kg. Retranché dans le sud du pays, il avoue toutefois avoir perdu tout contrôle sur la police et l'armée.
AFP - Le président kirghiz déchu, Kourmanbek Bakiev, a exclu jeudi de démissionner, jugeant l'opposition responsable des affrontements sanglants de la veille, mais reconnu ne plus contrôler ce pays pauvre d'Asie centrale.
"Je déclare qu'en tant que président je n'ai pas démissionné et je ne démissionne pas", dit M. Bakiev dans un communiqué diffusé par l'agence de presse kirghize 24kg.
Peu après, il est intervenu à l'antenne de la radio indépendante russe Echo de Moscou, où il a indiqué se trouver "dans le sud" du Kirghizstan, région dont il est originaire, sans pour autant se montrer plus précis.
Le gouvernement intérimaire dirigé par Roza Otounbaïeva avait annoncé dans la matinée que le président évincé se trouvait dans sa ville natale de Djalal-Abad (sud) et qu'il cherchait à rassembler ses partisans pour essayer de revenir aux affaires.
M. Bakiev reconnaît aussi dans son communiqué avoir perdu le contrôle du pouvoir, notamment de la police et de l'armée, au lendemain des affrontements sanglants entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont ouvert le feu sur la foule, faisant au moins 75 morts.
it"Moi, en tant que président de la république du Kirghizstan, je suis actuellement privé de tout moyen d'influer sur la situation dans le pays", a-t-il souligné.
"Malheureusement, bien que l'armée et les forces de l'ordre se soient soumises à la nouvelle administration, ces structures sont incapables de rétablir l'ordre", a-t-il estimé, faisant allusion aux pillages de bâtiments gouvernementaux et de magasins à Bichkek dans la nuit de mercredi à jeudi.
Il a rejeté sur l'opposition la faute du bain de sang de mercredi à Bichkek, jugeant par ailleurs "inconstitutionnel" le gouvernement provisoire.
"A cause du comportement irresponsable des dirigeants de l'opposition (...) des innocents sont morts, des jeunes, dont des membres des forces de l'ordre", a accusé M. Bakiev, mettant en garde par ailleurs contre "une nouvelle escalade des tensions".
Le président évincé a aussi appelé la communauté internationale à venir en aide au Kirghizstan qui, selon lui, se trouve "au seuil d'une catastrophe humanitaire".