Après avoir annoncé la semaine dernière le boycott des élections au Darfour, les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan l'ont étendu au Nord-Soudan. Le scrutin législatif, régional et présidentiel débute dimanche.
AFP - Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont annoncé mardi soir avoir élargi au Nord-Soudan leur boycottage des élections nationales de dimanche.
Le SPLM avait annoncé la semaine dernière le retrait de son candidat à la présidentielle et principal rival du président Omar el-Béchir, Yasser Arman, et annoncé un boycottage de l'ensemble du processus électoral au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile.
Or, l'ex-rébellion sudiste a étendu mardi soir son boycottage à l'ensemble du processus électoral dans le Nord-Soudan, hormis les régions limitrophes du Nil Bleu et du Kordofan-Sud, a annoncé Pagan Amum, secrétaire général du parti à l'issue d'une réunion du bureau politique du parti à Khartoum.
"Après avoir étudié la situation, nous, de la section du SPLM au Nord-Soudan, avons décidé de boycotter les élections dans 13 Etats" sur les 15 du Nord-Soudan, a-t-il déclaré à la presse.
Plus vaste pays d'Afrique, le Soudan doit organiser de dimanche à mardi ses premières élections - législatives, régionales et présidentielle - multipartites depuis 1986.
La présidentielle avait perdu de son lustre avec le retrait des candidatures du SPLM et des principaux partis d'opposition.
La décision du SPLM de boycotter le processus électoral dans l'ensemble du Nord-Soudan vient ajouter un discrédit aux élections législatives et régionales.
Les quatre principales composantes du Consensus national -le Parti Umma (nationaliste), le Parti Umma réforme et renouveau, le Parti communiste et le Parti unioniste démocrate (DUP)- ont accusé la commission électorale de partialité et estimé que le parti du président Omar el-Béchir, le Parti du congrès national (NCP), se préparait à truquer le scrutin.
Le Umma et les Unionistes sont les deux piliers traditionnels de la politique soudanaise. Ils avaient respectivement terminé premier et deuxième du dernier scrutin multipartite de 1986, avant le coup d'Etat militaire de l'actuel président en 1989.
Le département d'Etat américain a estimé lundi soir qu'il fallait "peut-être retarder un peu" les élections pour que le gouvernement soudanais "réponde aux inquiétudes légitimes des partis".
Mais la commission électorale soudanaise a répété mardi que les élections présidentielle, législatives et régionales auraient lieu comme prévu du 11 au 13 avril, en dépit du boycottage total ou partiel annoncé par une partie de l'opposition et des ex-rebelles sudistes.
Il n'y aura "aucun report", a déclaré à la presse le chef du comité technique de la commission électorale, Hadi Mohamad, à l'issue d'un entretien avec l'émissaire américain pour le Soudan, Scott Gration.