Le président égyptien est arrivé, ce samedi, à Charm-el-Cheikh en Égypte, après un séjour de trois semaines dans la clinique d'Heidelberg, en Allemagne, où il s'est fait opérer de la vésicule biliaire.
AFP - Le président égyptien Hosni Moubarak est retourné samedi en Egypte où il doit poursuivre sa convalescence trois semaines après une opération chirurgicale en Allemagne qui a relancé les spéculations sur sa succession.
itM. Moubarak, 81 ans, est descendu de son avion officiel par une passerelle équipée d'un escalier mécanique à son arrivée dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où il réside fréquemment.
Le président égyptien, au pouvoir depuis 29 ans, avait subi 6 mars une ablation de la vésicule biliaire et le retrait d'un polype du duodénum à la clinique de Heidelberg en Allemagne.
Les images de la télévision officielle l'ont montré, son épouse Suzanne à son côté, marchant sur le tapis rouge déroulé sur la piste de l'aéroport de Charm el-Cheikh, amaigri mais aussi souriant, serrant les mains des membres du gouvernement et hauts responsables militaires qui se pressaient autour de lui.
Les plus hautes autorités religieuses du pays, le nouvel imam d'Al-Azhar, cheikh Ahmed Mohamed Ahmed Al-Tayeb, et le patriarche Chenouda III, chef de l'Eglise copte d'Egypte, étaient aussi présentes.
L'imam d'Al-Azhar avait été nommé le 19 mars par M. Moubarak depuis sa chambre d'hôpital en Allemagne, à la suite du décès de son prédécesseur cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui.
Dans un bulletin de santé lu à Heidelberg et diffusé par la télévision égyptienne, le chef de l'équipe médicale ayant opéré le président égyptien, le dr Markus Buechler, a dit qu'il avait "complètement récupéré des effets de l'intervention chirurgicale".
"J'ai toutefois recommandé que le président poursuive sa convalescence chez lui au cours des deux prochaines semaines, avant de revenir graduellement à une activité normale", a-t-il ajouté, saluant "santé, la volonté, la détermination et l'humanité" du chef de l'Etat égyptien.
M. Moubarak a confié ses prérogatives le temps de son hospitalisation au Premier ministre Ahmad Nazif, qui conduit la délégation égyptienne au sommet arabe en Libye.
La bourse du Caire avait à un moment chuté dans un climat marqué par des interrogations persistantes sur son état. Elle avait fini par repartir à la hausse aussitôt publiées des nouvelles rassurantes sur sa santé.
Cette hospitalisation a été de la part du pouvoir égyptien l'objet d'un exercice inédit de communication dans un domaine -la santé présidentielle- généralement tabou.
La télévision publique égyptienne avait diffusé le 16 mars les premières images d'un président pâle et amaigri dans sa chambre d'hôpital, alors que les rumeurs sur son état de santé ne cessaient d'enfler en Egypte.
Trois jours plus tard, de nouvelles images le montraient, apparemment en meilleure santé, téléphonant depuis l'hôpital et examinant des papiers avec son chef de cabinet Zakaria Azmi. "Cela a été difficile", disait-il au téléphone en riant, visiblement en référence à l'opération.
L'opération chirurgicale annoncée en dernière minute a toutefois relancé les spéculations sur un "après-Moubarak".
Le chef de l'Etat n'a toujours pas fait savoir s'il comptait se présenter à sa propre succession lors de la présidentielle de 2011. Son fils Gamal, 46 ans, souvent cité pour le remplacer, ne s'est jamais prononcé formellement à ce sujet.
L'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, favorable à une démocratisation du pays, se positionne comme un possible adversaire même si sa participation à l'élection reste très incertaine du fait des restrictions constitutionnelles aux candidatures indépendantes.