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L’accord européen d'aide à la Grèce est un "certificat de solidarité", selon Juncker

Dans un entretien exclusif à France 24, le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, revient sur le plan d'aide à la Grèce financé par la zone euro et le FMI signé jeudi soir, au terme d’un long bras de fer.

"On ne laissera pas tomber la Grèce", a affirmé vendredi Jean-Claude Juncker à France 24, au lendemain de l’annonce d’un accord entre les pays de la zone euro sur l’aide à apporter à la Grèce. Le président de l'Eurogroupe a tenu à rassurer les marchés : "La Grèce se voit délivrer un certificat de solidarité. Je voudrais que les marchés financiers lisent bien ce certificat".

Celui-ci estime toutefois que "la Grèce n'aura pas besoin d'avoir recours à cet instrument parce qu'elle dispose d'un plan de consolidation crédible". En effet, le Premier ministre grec, George Papandréou, a annoncé début mars un plan d'austérité marqué par une série de mesures visant à réduire le déficit budgétaire: baisse des salaires de la fonction publique, hausse des impôts et gel des retraites.

L’accord signé jeudi soir, au terme d’un long bras de fer, prévoit qu'Athènes pourra avoir recours à un fonds financé par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) si les mesures d'austérité prises par le gouvernement grec ne permettent pas de rétablir la situation financière du pays. Ce plan d’aide initié par la France et l'Allemagne sera principalement alimenté par des prêts bilatéraux, complété d’une aide du FMI. Aucun chiffre n’a pour l’instant été évoqué.

Le "bon sens" de la taxe carbone

Après l’annonce de cet accord, couplé d'un engagement à renforcer la discipline budgétaire dans l'UE, l'euro a doucement remonté face au billet vert vendredi, à l’ouverture des marchés européens, en repassant au dessus de 1,33 dollar. Quelques jours auparavant, les cours avaient réagi de façon négative et avaient vu l’euro atteindre son plus bas niveau depuis 10 mois, après la dégradation de la notation portugaise par l’agence Fitch.

Jean-Claude Juncker s’est dit confiant face aux inquiétudes concernant un éventuel effet domino dû aux situations économiques difficiles de l’Irlande, de l’Espagne, de l’Italie et, récemment, du Portugal. "Je ne vois aucune similitude entre la situation de la Grèce et de ces pays", a-t-il déclaré.

Lors de l’entretien à France 24, celui-ci a également soutenu la proposition du président français Nicolas Sarkozy à propos d’une taxe carbone européenne. Pour le président, une taxe française ne saurait être appliquée sans la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l'Europe, afin de taxer les importations de pays réfractaires à la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

"Je partage l'idée qu'il faudra que l'Europe réfléchisse davantage à l'instauration d'une taxe carbone aux frontières", a déclaré le président de l'Eurogroupe, avant de conclure : "Je soutiens Nicolas Sarkozy, parce que je soutiens le bon sens".