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L'Église catholique allemande présente ses excuses aux victimes de pédophilie

Après avoir été reçu par le pape Benoît XVI, l'archevêque Robert Zollitsch a une nouvelle fois présenté ses "excuses" aux victimes des abus sexuels commis durant les années 1970 et 1980 dans 19 des 27 diocèses catholiques que compte l'Allemagne.

REUTERS - Le président de la conférence épiscopale allemande, reçu vendredi par le pape au Vatican, a demandé pardon aux victimes de violences sexuelles commises par des prêtres dans son pays.
Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, a précisé que Benoît XVI l'avait encouragé à poursuivre sans faiblir les efforts pour mettre fin à ce scandale, en donnant conseil aux victimes et en enquêtant sur les cas signalés.
Il a toutefois souligné que ces affaires de pédophilie n'étaient pas l'apanage de l'Eglise catholique.
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L'Église catholique allemande présente ses excuses aux victimes de pédophilie

"Les evêques allemands sont consternés par ce qui s'est produit et par les actes de violence infligés à des enfants", a déclaré Mgr Zollitsch après une audience privée de trois quarts d'heure que lui a accordée le pape. "Il y a quelques semaines j'ai demandé pardon aux victimes et je leur demande de nouveau pardon aujourd'hui à Rome."

"C'est avec stupéfaction, grand intérêt et une profonde tristesse que le Saint-Père a pris note de ce que j'avais à lui dire", a ajouté le président de l'épiscopat allemand lors d'une conférence de presse, précisant qu'il n'avait pas spécialement parlé avec le pape du choeur des petits chanteurs de Ratisbonne.
Ces dernières semaines, une centaine de personnes ont affirmé avoir été victimes de violences sexuelles dans des écoles catholiques en Allemagne, certaines affaires remontant à plusieurs dizaines d'années.
L'un concerne une école primaire liée à la chorale des petits chanteurs de la cathédrale de Ratisbonne, dirigée entre 1964 et 1994 par le frère du pape, le père Georg Ratzinger. Les faits constatés dans cette école étaient antérieurs à la prise en charge de la chorale par le père Ratzinger.
Table ronde en Allemagne le 23 avril
"J'ai informé le Saint-Père des mesures que nous prenons et je lui suis reconnaissant de m'avoir encouragé à poursuivre ces efforts avec courage et détermination (...) afin que la vérité apparaisse au grand jour", a dit Mgr Zollitsch.
Il a remercié le gouvernement allemand pour avoir décidé d'organiser une table ronde sur ce dossier le 23 avril prochain en présence de victimes, de responsables des Eglises catholiques et protestantes, de délégués du monde éducatif et de représentants d'associations et de victimes.
L'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Müller, a estimé jeudi que les médias avaient largement monté en épingle les affaires de violences physiques et sexuelles dans des écoles catholiques d'Allemagne. "Dans toutes ces histoires, beaucoup vient des médias. Nous avons bien d'autres problèmes en Allemagne en ce moment", a-t-il dit à des journalistes au Vatican.
"De plus, il n'est pas nécessaire d'agir parce que ce sont des affaires qui appartiennent au passé. Nous ne pouvons pas remonter le temps mais notre tâche principale est de rendre la justice aux victimes de cette époque", a-t-il ajouté.
Le frère du pape, Georg Ratzinger, aujourd'hui âgé de 86 ans, assure avoir tout ignoré de ces violences.
"Les élèves, pendant les tournées de la chorale, me racontaient ce qui se passait à l'école mais rien de ce qu'ils me disaient ne me conduisait à penser que je devais intervenir. Je n'avais aucune conscience de ces méthodes brutales", a-t-il dit en début de semaine.
Ces nouvelles allégations contre des ecclésiastiques catholiques en Europe font suite à des scandales retentissants en Irlande et aux Etats-Unis. L'Eglise américaine a versé deux milliards de dollars d'indemnités aux victimes depuis 1992.