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Huit syndicats de l'Éducation nationale ont appelé les enseignants des collèges et lycées français à une journée de grève, ce vendredi, pour dénoncer les suppressions de postes et les réformes du gouvernement prévues dans le secondaire.
L'intersyndicale SNES-FSU, FO, CGT, Sud-Éducation, FAEN et SNALC des personnels de collèges et lycées ont appellé à une journée de manifestations dans les collèges et lycées, ce vendredi. Environ 50% des enseignants auraient suivi le mouvement selon la co-secrétaire générale du syndicat Snes-FSU, Frédérique Rolet, Un chiffre largement supérieur aux estimations du ministère de l'éducation nationale qui annonce une participation de seulement 12,9 % du corps enseignant.
Les huit syndicats entendaient ainsi dénoncer les 16 000 suppressions de postes prévues en 2010 dans l’Éducation nationale, ainsi que les réformes prévues par le gouvernement pour le secondaire.
Les centrales attribuent les difficultés des personnels et les tensions dans les établissements à la politique menée par l'équipe de François Fillon. Le SNES-FSU, principal syndicat du secteur, dénonce, dans un communiqué, la "remise en cause de l'éducation prioritaire" et "la politique budgétaire qui dégrade toujours plus les conditions de travail et d’étude et réduit l’offre de formation".
L’intersyndicale, qui a sollicité sans succès une audience auprès de Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, ces deux dernières semaines, lui demande "le retrait de réformes dictées en grande partie par la recherche frénétique d’économies budgétaires conduisant à la suppression massive d’emplois indispensables au service de l’École de la République".
A Paris, un cortège fort de milliers de manifestants (1 100 selon la police et 10 000 selon les organisateurs) est parti à 14h30 du jardin du Luxembourg en direction du ministère de l'Education nationale.
La SGEN-CFDT a, elle, décidé de ne pas rejoindre le mouvement, préférant se concentrer sur l'échéance du 23 mars, date à laquelle l'ensemble de la fonction publique est appelée à se mobiliser.
États généraux sur la sécurité à l’école
Cette grève s'est déroulé au lendemain d’une convocation à l’Élysée des ministres de la Justice, de l’Intérieur et de l’Éducation pour préparer les états généraux de la sécurité à l’école qui se dérouleront les 7 et 8 avril à la Sorbonne, à Paris.
Annoncés le 16 février par Luc Chatel, au lendemain de l’agression d’un lycéen dans le Val-de-Marne, ces états généraux rassembleront un comité scientifique de 15 experts qui devront travailler "sans tabous" sur la sécurité, la prévention, la formation ou l’engagement des parents.
Ils devront également "éclairer les causes de la violence" à l'école et faire des propositions pour y améliorer la "sécurité" et la "prévention". La question du "rôle de l'école elle-même" sera également abordée, a détaillé M. Chatel, assurant que les syndicats d'enseignants seraient "associés" à la réflexion.
L'appel à une journée de mobilisation le 12 mars avait été lancé à la mi-février, lors des grèves qui touchaient plusieurs lycées de l'académie de Créteil à la suite de violences intervenues dans deux de ses établissements.