
Deux humanitaires de Médecins sans frontières (MSF) viennent d'être libérées "saines et sauves" après leur enlèvement, vendredi dernier, à Haïti. Un porte-parole de MSF a indiqué que le rapt avait été gardé secret par mesure de sécurité.
AFP - Deux humanitaires européennes de Médecins Sans Frontière (MSF) ont été libérées jeudi à Haïti après avoir été enlevées dans le pays vendredi dernier, a annoncé l'organisation à l'AFP.
"Le soulagement est immense", a dit un porte-parole de MSF, Michel Peremans, ajoutant que les deux femmes, dont il n'a révélé ni la nationalité ni l'identité, étaient "saines et sauves".
Il s'agit de la première prise d'otage de travailleurs humanitaires étrangers depuis le séisme du 12 janvier, a indiqué M. Peremans, précisant que l'ONG voulait "continuer à travailler ici en Haïti".
"On va revoir comment on peut travailler dans le pays", a-t-il ajouté.
L'enlèvement des deux femmes avait été gardé secret afin de ne pas "compliquer" les négociations en vue de leur libération, a-t-il poursuivi, refusant de donner des détails sur les preneurs d'otages.
Selon le site internet de la télévision suisse romande (TSR), l'une est Belge, l'autre Tchèque. Elles ont été capturées vendredi avec leur chauffeur par un groupe d'hommes armés alors qu'elles circulaient en voiture à Pétion-Ville, une banlieue de Port-au-Prince, affirme la TSR.
Rapidement remis en liberté, le chauffeur a alerté les autorités et expliqué que les ravisseurs demandaient une rançon, poursuit le média helvétique.
Le porte-parole de MSF a refusé d'indiquer s'il y avait eu versement de rançon, soulignant toutefois que "ce n'est pas notre politique de payer de rançons".
Présente dans le pays caribéen avant le séisme, l'organisation humanitaire a considérablement renforcé ses effectifs après la catastrophe qui a fait plus de 220.000 mort: 400 expatriés travaillent actuellement en Haïti aux côtés de 3.000 employés locaux.
La mission de sécurité de l'ONU en Haïti (MINUSTAH) a fait savoir qu'elle n'avait pas eu connaissance de cette prise d'otage, ce qui peut s'expliquer par le fait que nombres d'ONG font affaires avec des entreprises privées de sécurité.
La police haïtienne et ces entreprises étrangères se sont régulièrement inquiétées depuis le 12 janvier du danger posé par l'évasion de plusieurs milliers de prisonniers, beaucoup appartenant à des gangs violents, qui ont profité de la secousse pour prendre le large.
La plupart d'entre eux seraient allés se cacher dans leur ancien bastion de Cité Soleil, un vaste bidonville en banlieue de Port-au-Prince dont les forces de l'ONU et la police haïtienne tentent de reprendre le contrôle.