Alors qu'il avait fait de la Ligue des champions l'objectif principal de sa saison, investissant 250 millions d'euros dans l'achat de plusieurs stars, le Real Madrid manquera les quarts de finale de la compétition pour la sixième année consécutive.
Peut-être que l’Olypmique Lyonnais foulera à nouveau la pelouse du stade Santiago Bernabeu de Madrid, qui accueillera la finale de la Ligue des champions le 22 mai prochain. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le Real Madrid ne la foulera plus dans cette compétition. Le match nul 1-1 de mercredi soir face aux Lyonnais a définitivement mis un terme au principal objectif du club madrilène cette saison, et provoqué sa sixième élimination en huitième de finale de la plus prestigieuse des coupes européennes depuis 2004.
Quelques jours avant la rencontre, Florentino Perez, l’emblématique président des années galactiques (2000-2006), avait affiché les ambitions de son club. Le 6 mars dernier, il déclarait aux journalistes : "La Ligue des champions a façonné l’histoire du Real Madrid, et nous attendons avec impatience la finale à Bernabeu. Tous les joueurs qui y sont passés savent à quel point il est spécial d’y jouer".
Les rêves n'ont pas de prix
À ses yeux, atteindre la finale était d’autant plus important que Don Santiago Bernabeu, président du Real de 1943 à1978, avait été l’un des concepteurs de la Ligue des champions. "Nous en sommes très fiers et allons continuer à travailler pour cette si jolie compétition", s’était réjoui Florentino Perez.
Avec un recrutement impressionnant qui s'est élevé à 250 millions d’euros à l’intersaison - dont 94 millions pour le seul joueur Cristiano Ronaldo -, le président des Merengue n’a pas hésité à mettre la main au portefeuille.
"Quand on dépense autant d’argent, on ne peut pas se contenter de gagner le championnat, estime Andy Scott, spécialiste du football chez Eurosport. Ils ont été champions d’Espagne en 2007 et 2008 sans dépenser autant."
Mis à mal par cette défaite, Florentino Perez, et la manne financière qu’il représente, n’est cependant pas directement menacé. On ne peut pas en dire autant de l’entraîneur des Galactiques, Manuel Pellegrini, qui vit probablement sa dernière saison dans la capitale espagnole.
22 entraîneurs en 20 ans
Quelques minutes après le coup de sifflet final de la rencontre, le site de "Marca", le plus influent quotidien consacré au football en Espagne, titrait : "Adios Champions, Adios Pellegrini" ("Adieu Ligue des champions, adieu Pellegrini").
Se sachant menacé après la rencontre, l'entraîneur chilien a immédiatement déclaré qu’il n’avait pas l’intention de quitter son poste.
Mais, pour Andy Scott, il ne fait pas de doute que Pellegrini est sur la sellette. "La question est de savoir quand il sautera, explique-t-il. Pour le moment, le Real est en tête du championnat. Il se peut qu’il finisse la saison. Après la déconvenue en Coupe du Roi au mois de novembre, de laquelle le Real s’est fait éliminer par un club de 3e division [0-4, 1-0 contre Alcorcon, ndlr], Marca avait déjà annoncé la chute de Pellegrini."
Ce dernier aura donc survécu quelques mois de plus mais, aujourd’hui, il est fort probable qu’il rejoigne la liste des 21 autres ex-entraîneurs qui ont fait les hauts et les bas du Real Madrid depuis 1990.