Le président Sarkozy a affirmé, lundi, que la jeune Marocaine sans papiers, Najlae Lhimer, pouvait revenir en France "si elle le souhaite". Elle avait été expulsée après s'être rendue à la gendarmerie pour porter plainte contre son frère.
AFP - Le président Nicolas Sarkozy est "prêt à accueillir en France" Najlae Lhimer, la jeune Marocaine de 19 ans expulsée après avoir porté plainte pour des violences infligées par son frère, "si elle le souhaite", a indiqué l'Elysée lundi dans un communiqué.
Najlae Lhimer, la lycéenne marocaine sans papiers récemment refoulée vers le Maroc a déclaré lundi soir à l'AFP à Rabat qu'elle prévoyait de se rendre mardi au consulat de France à Rabat pour demander un visa.
A l'occasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars, le chef de l'Etat a reçu à l'Elysée en fin de matinée 22 femmes représentantes d'associations de défense des femmes, sur le thème de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Au cours de la réunion, les associations l'ont interrogé sur la situation de Najlae Lhimer. Selon l'Elysée, "le président de la République s'est dit prêt à l'accueillir en France, si elle le souhaite".
Interrogée par la presse à la sortie de la réunion, Sihem Habchi, présidente de l'association Ni putes ni soumises, a affirmé que le chef de l'Etat avait pris "l'engagement personnel" de faire revenir en France la jeune Marocaine.
"Najlae va pouvoir rentrer en France, le président me l'a assuré, c'est un engagement personnel qu'il a pris", a affirmé Mme Habchi.
"Je m'en félicite car le retour de Najlae, c'est un message lancé à toutes les femmes qui aujourd'hui peuvent se rendre dans les commissariats, dénoncer les violences qu'elles subissent et porter plainte", a-t-elle ajouté.
"Je suis très, très heureuse, aux anges. Je perds les mots et ai encore du mal à réaliser. Merci...", a réagi depuis le Maroc Najlae Lhimer, après avoir pris connaissance du communiqué de la présidence française.
"Je ne m'attendais absolument pas à cette bonne nouvelle. Je m'attendais à une réponse du type +oui, on va voir+", a ajouté la jeune femme interrogée par l'AFP.
"Je remercie le président Sarkozy, le comité de soutien, Mme Habchi et toutes les ONG qui m'ont soutenue tout au long de cette épreuve", a-t-elle ajouté.
Pour Harlem Désir, numéro deux du Parti socialiste, "s'il s'agit d'une bonne nouvelle pour Najlae, dont nous avons hâte qu'elle revienne en France, il s'agit là d'une politique du fait du prince et non d'une véritable protection des droits des femmes battues", a affirmé l'eurodéputé dans un communiqué.
Selon M. Désir, le président de la République "a finalement été contraint d'entendre l'indignation et les nombreuses protestations que cette expulsion provoquait".
Selon le Réseau Education sans Frontières (RESF), Najlae Lhimer vivait en France depuis 2005 pour échapper à un mariage forcé dans son pays, mais était maltraitée par son frère.
Le Parti commu iste a "exigé" lundi soir "son retour immédiat" estimant que la jeune fille "'aurait jamais dû quitter la France".
La lycéenne avait été placée en garde à vue et immédiatement expulsée après avoir porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard (Loiret) fin janvier car elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français remontant au 24 novembre 2009.
Deux ministres, Michèle Alliot-Marie (Justice) et Brice Hortefeux (Intérieur), et deux secrétaire d'Etat, Nadine Morano (Famille) et Fadela Amara (Politique de la Ville), ont assisté à la réunion de l'Elysée.