
Le président égyptien, dont l'état de santé fait régulièrement l'objet de rumeurs, a subi une ablation de la vésicule biliaire, ce samedi, en Allemagne. L'opération s'est déroulée avec succès, selon la télévision égyptienne.
AFP - Le président égyptien Hosni Moubarak, âgé de 81 ans et dont la participation à la présidentielle l'an prochain est incertaine, a été opéré samedi avec succès d'une ablation de la vésicule biliaire dans un hôpital allemand, selon la télévision égyptienne.
"L'opération a été réussie", a déclaré une présentatrice de la télévision publique. Le président a été placé dans une salle post-opératoire "après s'être réveillé" et "il parle à des membres de sa famille et aux médecins", a-t-elle ajouté.
Les médias officiels égyptiens avaient annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que le chef de l'Etat devait subir dans la matinée cette ablation à l'hôpital universitaire de Heidelberg (sud-ouest), en marge d'une visite officielle en Allemagne où il était arrivé jeudi.
M. Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans, a chargé par décret le Premier ministre Ahmad Nazif d'exercer toutes ses prérogatives jusqu'à son retour au Caire, conformément à la Constitution.
Cette ablation est une opération généralement bénigne permettant de soulager les patients souffrant de douloureux calculs biliaires. Son grand âge et la rapidité de l'annonce de son hospitalisation ont toutefois commencé de soulever des questions.
"Il aurait fallu en parler plus tôt. La manière dont cela a été géré va alimenter les rumeurs selon lesquelles il y aurait d'autres raisons pour cette opération", a déclaré à l'AFP Imad Gad, du Centre Al-Ahram d'études politiques.
Madgy Rady, porte-parole du Premier ministre, a en revanche récusé ces critiques. "Il a été décidé hier (vendredi) qu'il aurait besoin d'une opération. S'il l'avait su le mois dernier, il serait allé le mois dernier", a-t-il assuré à l'AFP.
M. Moubarak avait déjà été hospitalisé en 2004 en Allemagne pour une hernie discale, et avait alors également délégué ses prérogatives au Premier ministre de l'époque, Atef Ebeid.
M. Moubarak a pris les rênes du pays le plus peuplé du monde arabe (environ 80 millions d'habitants aujourd'hui) en 1981, après l'assassinat de son prédécesseur Anouar al-Sadate par des islamistes.
Artisan d'une politique de stabilité intérieure, de modération sur la scène internationale et de libéralisme économique, son régime est aussi accusé de verrouiller la vie politique, de porter atteinte aux droits de l'Homme et de ne pas parvenir à faire reculer la pauvreté.
La santé du président Moubarak, objet d'incessantes rumeurs, est très rarement évoquée publiquement en Egypte.
A l'été 2007, le chef de l'Etat avait dû faire une apparition publique pour mettre fin à une flambée de spéculations.
Le rédacteur en chef du quotidien indépendant Al-Dostour, Ibrahim Eissa, avait même été condamné à deux mois de prison ferme après avoir fait état de ces rumeurs, avant d'être gracié par M. Moubarak.
M. Moubarak achève en 2011 son cinquième mandat de six ans, et la presse comme les commentateurs politiques présentent souvent son fils cadet Gamal comme "l'héritier du pouvoir". Tous deux prennent toutefois grand soin de maintenir le flou sur leurs intentions.
L'entrée récente dans l'arène politique de l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, partisan d'une démocratisation du système, vient de relancer le débat.
M. ElBaradei, 67 ans, a laissé entendre qu'il pourrait se présenter à la présidence, à condition toutefois que soient levées les multiples restrictions légales aux candidatures indépendantes.