![Pour Gordon Brown, participer à la guerre en Irak était "la bonne décision" Pour Gordon Brown, participer à la guerre en Irak était "la bonne décision"](/data/posts/2022/07/15/1657882710_Pour-Gordon-Brown-participer-a-la-guerre-en-Irak-etait-la-bonne-decision.jpg)
Auditionné par la commission d'enquête sur l'invasion de l'Irak en 2003, le Premier ministre britannique, qui était alors Chancelier de l'Échiquier, a défendu bec et ongles l'engagement de son pays dans le conflit.
AFP - Le Royaume-Uni a pris "la bonne décision" en participant à la guerre en Irak en 2003, a affirmé vendredi le Premier ministre britannique Gordon Brown au début de son audition devant une commission d'enquête.
"C'était la bonne décision et pour les bonnes raisons", a déclaré M. Brown dès le début de sa déposition très attendue devant la commission Chilcot sur l'engagement britannique en Irak au côté des Américains.
"Je crois que nous avons pris la bonne décision pour les bonnes raisons parce que la communauté internationale demandait depuis des années (au dirigeant irakien) Saddam Hussein de respecter le droit international et les obligations internationales qu'il avait acceptées", a-t-il ajouté.
"En fin de compte, il n'a pas été possible de le persuader de respecter le droit international", a ajouté le chef du gouvernement, qui était ministre des Finances de Tony Blair au moment du conflit.
Comme son prédécesseur lors de sa déposition fin janvier, M. Brown a affirmé que Londres avait recherché jusqu'au bout une solution diplomatique. "Jusqu'à la dernière minute, jusqu'au dernier week-end, je crois que nombre d'entre nous espérions que la voie diplomatique réussirait", a-t-il assuré.
M. Brown doit témoigner jusqu'à 15h30 GMT. Les cinq membres de la commission Chilcot doivent notamment l'interroger sur son rôle dans le financement des forces armées, avant et pendant le conflit.
Gordon Brown a été mis en cause par plusieurs responsables militaires, notamment l'ancien ministre de la Défense Geoff Hoon, pour avoir refusé à l'armée des budgets stratégiques avant et pendant la guerre en Irak.
Vendredi matin dans le Times, l'ancien chef d'Etat-major britannique Lord Charles Guthrie a même estimé que l'insuffisance des crédits militaires accordés par Gordon Brown lorsqu'il était ministre des Finances avait coûté la vie à des soldats britanniques en Irak et en Afghanistan.
Le Premier ministre a répété à plusieurs reprises devant la commission avoir assuré M. Hoon à maintes occasions que les "ressources nécessaires seraient disponibles" et qu'aucune "restriction financière ne nous empêcherait de faire ce qui était nécessaire militairement".
Selon lui, il a abordé le sujet à partir de juin 2002 avec M. Hoon. "J'ai dit que je ne tenterais pas d'écarter une quelconque option militaire sur la base du coût", a relevé M. Brown.
Une petite trentaine de manifestants ont accueilli M. Brown à son arrivée peu avant 10h00 GMT au centre de conférence Queen Elizabeth II, dans le centre de Londres, où la Commission siège depuis le début des auditions publiques fin 2009.
L'un des manifestants portant un masque de Gordon Brown tâché de sang brandissait notamment un chèque géant ensanglanté libellé "Guerre en Irak", d'un montant de 8,5 milliards de livres (9,38 milliards d'euros).
Ce montant représente, selon la coalition Stop the war qui a organisé le rassemblement, le coût total pour le Royaume-Uni de la "guerre illégale en Irak".
"Je pense qu'il est aussi politiquement responsable de la guerre que Tony Blair, car il avait la possibilité de l'empêcher", a déclaré Andrew Burgin, porte-parole de Stop the war.
Le Premier ministre est entré par la porte principale du centre de conférence, contrairement à Tony Blair qui était entré par une porte dérobée plusieurs heures avant le début de sa déposition le 29 janvier.