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Le gouvernement dévoile un nouveau plan d'austérité

Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a annoncé des mesures radicales pour réduire les déficits et économiser 4,8 milliards d'euros. Un nouveau plan qui, s’il satisfait l’Union européenne, provoque la colère des Grecs.

Sous la pression de Bruxelles, Athènes a annoncé, ce mercredi, une nouvelle série de mesures d'économies drastiques, troisième phase d’un plan d’austérité destiné à économiser 4,8 milliards d'euros, soit 2 % du PIB grec.

"J'ai pris des décisions difficiles qui étaient nécessaires pour que le pays sorte des remous des spéculateurs et de la calomnie", a déclaré le Premier ministre, Georges Papandréou.

Pour augmenter ses recettes, le gouvernement prévoit une hausse de 2 % de la TVA (de 19 % à 21 %), ainsi qu'une augmentation des taxes sur les alcools, le tabac, les carburants et les produits de luxe. Il compte également réduire les dépenses du pays en taillant dans le budget de la fonction publique. Il prévoit enfin de nouvelles coupes salariales, ainsi qu'un gel des retraites.

"Ils devraient avoir honte, ils ont ruiné la Grèce, notre peuple s'est battu, il a déjà fait tellement de sacrifices, il faut qu'ils quittent le gouvernement", s’est indignée mercredi dans la matinée une femme qui manifestait avec d’autres anciens fonctionnaires devant le siège du gouvernement.

Les syndicats du secteur privé ont, eux-aussi, rapidement qualifié ces mesures d’injustes et ont appelé à la grève pour la fin du mois.

Un second plan "nécessaire"

De fait, cette hausse de la TVA "est injuste, dans la mesure où elle touche tout le monde invariablement. À cause de cela, les Grecs ne profiteront pas de la reprise", explique Stéphanie Antoine, spécialiste des questions économiques à France 24. "Mais elle est également nécessaire pour réduire le déficit public catastrophique et éviter une banqueroute", estime la journaliste. le déficit public de la Grèce s'élève aujourd'hui à 30 milliards d'euros et sa dette à près de 300 milliards.

"Le plan initial ne parvenait pas à satisfaire les marchés, il ne semblait pas crédible que les Grecs puissent effectivement baisser de 4 points de PIB leur déficit public en 2010. Ces nouvelles mesures ont été prises pour faire en sorte que cela soit possible", explique-t-elle.

L'ambitieux programme de la Grèce vise en effet à calmer le marché obligataire, sur lequel les primes pour prêter à la Grèce n'ont cessé d'augmenter, les intervenants redoutant un défaut de paiement par Athènes de son service de la dette, qui dépasse 120 % de son PIB.

Cacophonie européenne

Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a rapidement "salué" la décision d'Athènes et réaffirmé que les autorités grecques pouvaient compter, si nécessaire, sur l'aide financière de ses partenaires.

"Nous avons toujours fait preuve de solidarité avec tous les États membres de l'UE et nous montrerons que, à l'avenir, la Grèce peut compter sur cette solidarité", a lui aussi déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a cependant refusé de "spéculer" sur les modalités précises de ce mécanisme. "Nous travaillons sur la question et nous ferons des annonces lorsque nous aurons pris une décision", a-t-il dit à l’AFP.

Dans le même temps, le gouvernement grec a indiqué attendre aussi une "solidarité de l'Europe". À défaut, celui-ci n'exclut pas de faire appel au Fonds monétaire international (FMI) qui s'est dit prêt, ce mercredi, à apporter sa contribution à la mise en œuvre du programme d'austérité budgétaire de la Grèce en proposant son "expertise technique" en la matière.

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Analyse du correspondant de FRANCE 24 à Athènes
Le gouvernement dévoile un nouveau plan d'austérité

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