Caritas a confirmé les dires de l'ONU selon qui la rébellion ougandaise LRA a tué 189 civils en RDC entre le 25 et le 27 décembre. Selon l'ONG catholique, le bilan est même de plus de 400 morts, soit le double du chiffre annoncé par l'ONU.
AFP - La rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a tué plus de quatre cents civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) pendant et après les fêtes de Noël, a annoncé mardi à Kinshasa l'ONG catholique Caritas.
"Les éléments de la LRA ont mené plusieurs attaques meurtrières contre les populations civiles congolaises le jour de Noël et le lendemain. Le bilan provisoire fait état d’au moins 400 personnes tuées'', indique Caritas sur son site internet.
Selon l'ONG, ces attaques ont été perpétrées dans les localités de Faradje, Duru, Gurba, Dungu et Doruma, toutes situées dans la Province orientale (nord-est).
L'Office de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) a accusé lundi la LRA d'avoir tué 189 civils dans la même région.
De son côté, l'armée ougandaise avait accusé dimanche la LRA d'être à l'origine du massacre, vendredi dans une église, de quelque 45 civils, en majorité des femmes, enfants et personnes âgées. Le mouvement rebelle avait rejeté ces accusations, réclamant une "enquête indépendante".
Selon la Mission de l'ONU au Congo (Monuc), les rebelles de la LRA se sont rendus coupables de ces exactions depuis le lancement le 14 décembre d'une opération militaire conjointe dirigée contre eux.
Menée par les armées de la RDC, de l'Ouganda et du Sud-Soudan, cette offensive a été initiée après le refus répété du chef de la LRA Joseph Kony de signer un accord de paix avec Kampala.
Kampala avait paraphé en avril un accord de paix global venant couronner un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme, dans le nord de l'Ouganda, à 20 ans d'une des guerres civiles les plus longues et les plus brutales d'Afrique.
L'ONG Caritas craint désormais l'apparition des épidémies "à cause de l'abandon des corps dans la nature" et appelle le gouvernement de Kinshasa à "renforcer la sécurité des populations affectées par les attaques de la LRA".