Même s’il s’agit d’un match amical, c’est une belle affiche qui attend le public du Stade de France mercredi soir. Vice-champions du monde, les Bleus accueillent l’Espagne dans un match aux allures de revanche pour les champions d’Europe en titre, sèchement battus (et sortis) par les Français en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2006 (3-1). Argument supplémentaire de motivation pour les Ibériques, ils ne se sont plus imposés sur le sol français depuis 1968.

Apogée

La flamboyante "Roja" traverse, depuis son sacre européen en 2008, la plus belle période de son histoire. La recette du cocktail espagnol est simple : des joueurs talentueux, du beau jeu, des buts en cascade et des victoires en série, exactement 21 en 22 matchs au cours des dix-huit derniers mois. Comparée à celle de la France, la qualification de Fernando Torres et ses coéquipiers pour la Coupe du monde 2010 fut une formalité puisqu’ils ont gagné l’ensemble de leurs matchs. Des performances et une confiance qui font des joueurs de Vicente Del Bosque les grands favoris du Mondial 2010. Un statut que ne partagent pas les Bleus, loin de là. À 100 jours du Mondial, un fossé sépare les deux équipes.

Incertitudes

Ce match face à l’armada espagnole est un test important pour l’équipe de France et Raymond Domenech, dont il s’agira de la dernière apparition en tant que sélectionneur au Stade de France. Plusieurs interrogations restent en suspens depuis la campagne de qualification rocambolesque des Bleus, achevée par une confrontation triste, houleuse et mémorable, contre l’Eire. Interrogation notamment sur l’état de forme de Thierry Henry, qui cire le banc du FC Barcelone depuis le début de l’année. Le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (51 buts), de retour à Saint-Denis depuis sa célèbre main face à l’Eire, est en panne d’efficacité. Il n’a marqué que trois buts en Liga cette saison et manque de compétition.

L’autre incertitude concerne Frank Ribéry. Le stratège munichois revient d’une longue blessure, qui l’a tenu longtemps éloigné des Bleus. Le choc contre l’Espagne est une occasion pour lui de jauger sa forme et de retrouver des automatismes avec ses coéquipiers. Enfin, la dernière interrogation concerne les nouveaux venus, Mickaël Ciani, Adil Rami et Benoît Cheyrou. À qui il faut ajouter les retours de Hatem Ben Arfa et de Djibril Cissé. Ces joueurs ont-ils été appelés uniquement pour pallier les absences des éléments blessés ou bien Raymond Domenech a-t-il vraiment envie de les tester avant d’établir sa liste pour le Mondial ? Début de réponse mercredi soir.