
Selon des médias, le candidat de l'opposition John Atta Mills aurait une courte avance sur son adversaire Nana Akufo-Addo, du nouveau Parti parti patriotique (NPP). Son parti n'a pas attendu les résultats officiels pour fêter la victoire.
Reuters - L'opposant John Atta Mills, leader du Congrès démocratique national (NDC), disposerait d'une courte avance sur Nana Akufo-Addo, candidat du nouveau Parti parti patriotique (NPP), après le second tour de l'élection
présidentielle de dimanche au Ghana.
Selon la radio privée Joy FM, qui s'appuie sur les résultats de 223 des 230 circonscriptions électorales, Mills serait assuré
d'être élu.
La commission électorale, dont les résultats communiqués lundi soir portent sur 200 circonscriptions, crédite l'opposant
d'un score de 52,1% contre 47,9% contre le candidat du parti au pouvoir.
Lors d'une conférence de presse, Mills s'est dit confiant. "Ce sera la victoire de tous les Ghanéens et, s'il doit être
déclaré vainqueur, Atta Mills sera le président de tous les Ghanéens", a-t-il dit.
Le second tour des présidentielles pour désigner le successeur de John Kufuor, qui ne pouvait briguer un troisième
mandat, s'est déroulé dans le calme, malgré des témoignages faisant état de quelques actes de violence et de tentatives de vol d'urnes.
Les résultats complets ne sont pas attendus avant mardi au plus tôt. Les médias locaux estiment que la participation au
second tour n'a pas été aussi élevée qu'au premier, le 7 décembre, ce qui, selon eux, renforcerait les chances de Mills.
Akufo-Addo était arrivé en tête du premier tour avec 49% des suffrages et un peu plus d'un point d'avance sur son rival, mais sous le seuil des 50% nécessaire pour l'emporter.
Quelque 12,4 millions d'électeurs, sur une population de 23 millions d'habitants, étaient appelés aux urnes.
IRREGULARITES MAIS...
Le Codeo, groupe ghanéen d'observation électorale, a signalé plusieurs cas de troubles, d'intimidations, voire de violences dans différentes régions du pays, mais un responsable de la police a indiqué qu'aucun de ces cas n'avait été assez grave pour justifier la fermeture d'un bureau de vote.
"Dans l'ensemble, le processus s'est bien déroulé, mais il y a eu quelques problèmes, dont des tentatives de vol d'urnes,
surtout à Accra et à Kumasi", a déclaré à Reuters le commissaire adjoint Kwesi Ofori. Il a fait état de plusieurs arrestations.
Yakubu Gowon, chef de la mission d'observation envoyée au Ghana par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), a estimé que le second tour du scrutin avait été entaché de plus d'incidents que le premier.
Mais les observateurs internationaux ont salué un scrutin méthodique, libre et équitable, et un modèle de démocratie sur
un continent marqué cette année par plusieurs débâcles électorales.
Ce scrutin offre l'occasion à l'Afrique de retrouver une certaine crédibilité démocratique après les violences post-électorales qui ont éclaté au Kenya ou au Zimbabwe et les coups d'Etat en Mauritanie et en Guinée.
Les analystes n'écartent toutefois pas certains risques après l'élection ghanéenne. Le NPP a perdu sa majorité au
parlement à l'issue des législatives qui se tenaient en même temps que le premier tour de la présidentielle. Quel que soit le vainqueur de celle-ci, il devra gouverner un pays politiquement coupé en deux.
Deux des 230 sièges de l'Assemblée nationale restent à attribuer par la commission électorale, mais le NCD détient déjà
114 sièges contre 108 au NPP.
L'enjeu du scrutin est aussi économique: le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao derrière son voisin ivoirien et
deuxième producteur d'or du continent après l'Afrique du Sud, se prépare à extraire du pétrole en quantité industrielle à partir de la fin 2010.