Célébré en grande pompe par le régime, l'anniversaire de la Révolution islamique de 1979 devrait aussi être l'occasion pour l'opposition de se faire entendre. Mais les Pasdaran ont prévenu : aucune "manifestation du mouvement vert" ne sera tolérée.
AFP - L'Iran célèbre jeudi le 31e anniversaire de la révolution islamique par de grands rassemblements officiels, avec le risque cette année de contre-manifestations de l'opposition qui a appelé ses partisans à participer aux défilés organisés dans tout le pays.
Cette commémoration intervient alors que la République islamique traverse une grave crise politique depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.
{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Des manifestations à répétition de l'opposition depuis huit mois ont entraîné des dizaines de morts et des milliers d'arrestations dans tout l'Iran, sans que la répression exercée par le pouvoir, qui a exécuté deux opposants et en a condamné dix à mort, n'entame la détermination des protestataires.
Dans ce contexte tendu, le pouvoir a averti qu'il ne tolèrerait pas de voix discordantes lors des manifestations du 11 février, traditionnellement destinées à afficher la force, l'unité et la popularité du régime islamique.
"La nation iranienne, par son unité et par la grâce de Dieu, infligera un camouflet à l'arrogance (ndlr: des puissances occidentales) le 22 Bahman (11 février) qui les laissera stupéfaites", a affirmé lundi le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.
Le général Hossein Hamedani, un responsable des Pasdaran, l'armée idéologique du régime, a affirmé qu'aucune "manifestation du mouvement vert", couleur de l'opposition, ne serait tolérée.
Les forces de l'ordre et les bassidjis, les milices islamiques utilisées dans la répression des manifestations d'opposition, ont été mobilisés massivement.
Les autorités ont procédé ces derniers jours à de nouvelles arrestations d'opposants et de journalistes, un avertissement clair aux médias placés sous étroite surveillance. Elles ont aussi interdit à la presse étrangère de couvrir les défilés, la cantonnant dans une tribune officielle pour écouter le discours du président Ahmadinejad.
Les principaux leaders de l'opposition, interdite de manifestations, ont néanmoins appelé leurs partisans à participer massivement aux rassemblements officiels pour faire entendre leur voix, selon la tactique employée depuis le début de la crise.
"Participons tous aux cérémonies d'anniversaire calmement et fermement, avec patience et sans violences verbale et physique", a demandé l'ex-président réformateur du Parlement, Mehdi Karoubi.