
Un véhicule de la Croix-Rouge transporte le corps d'un otage israélien remis par le Hamas à Israël le 13 novembre 2025. © Abdel Kareem Hana, AP
Israël a confirmé jeudi 13 novembre au soir que la dépouille rendue un peu plus tôt à Gaza par les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique était bien celle d'un otage, l'Israélien Meni Godard, tué le 7 octobre 2023 à l'âge de 73 ans.
Il reste désormais trois dépouilles d'otages - deux Israéliens et un Thaïlandais - devant être rendues par le Hamas et ses alliés dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza le 10 octobre sous la pression des États-Unis.
"À l'issue du processus d'identification par l'Institut national médico-légal [...] des représentants de [l'armée] ont informé la famille de Meni Godard que leur proche avait été rapatrié en Israël", indique un communiqué du Bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Deux ans d'incertitude et d'angoisse"
Meni Godard a été tué à son domicile du kibboutz Beeri, en compagnie de son épouse Ayelet Godard, 63 ans. Il avait rapidement été identifié comme otage mais son sort était resté inconnu, jusqu'à l'annonce en février 2024 par l'armée israélienne qu'il avait été tué le jour de l'attaque, le corps de sa femme ayant lui été retrouvé et identifié sur place. Le couple avait quatre enfants et six petits-enfants.
Selon son kibboutz, Meni Godard était né à Tel-Aviv, d'une mère survivante de la Shoah, et avait emménagé à Beeri à l'adolescence. Au cours de sa vie, il fut tour à tour footballeur, soldat pendant la guerre israélo-arabe de 1973, maître-nageur, imprimeur, épicier, entraîneur de football, responsable de la piscine et des finances du kibboutz.
Le Forum des familles d'otages, la principale organisation israélienne luttant pour le retour des captifs, a salué le retour de la dépouille de Lior Rudaeff, estimant qu'"en dépit de la douleur [cela] apporte un certain réconfort à une famille qui a vécu plus de deux ans d'incertitude et d'angoisse". "Nous ne connaîtrons pas le repos tant que le dernier otage ne sera pas ramené à la maison", ajoute le Forum dans un communiqué.
Deux adolescents palestiniens abattus en Cisjordanie
En parallèle, l'Autorité palestinienne a annoncé jeudi que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans, présentés par l'armée israélienne comme des "terroristes en passe de perpétrer une attaque".
Le ministère de la Santé palestinien a annoncé sans plus de détail "le martyre de Bilal Bahaa Ali Baaran (15 ans) et Mohammad Mahmoud Abou Ayache (15 ans) tués par des balles de l'occupation [Israël, NDLR], cet après-midi, jeudi, près de Beit Omar, au nord de Hébron", grande ville du sud de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
L'armée israélienne avait indiqué plus tôt que des soldats en opération dans le secteur de Karmei Tzur, colonie juive voisine du village palestinien de Beit Omar, à quelques kilomètres au nord de Hébron, avaient "éliminé deux terroristes en passe de perpétrer une attaque".
L'armée israélienne n'a pas fourni plus de détails sur cette affaire intervenant sur fond de recrudescence des violences en Cisjordanie, qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies selon l'ONU.
Mosquée incendiée
Jeudi également, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a accusé des colons israéliens d'avoir incendié la mosquée Hajja Hamida à Dayr Istiya, dans le nord de la Cisjordanie. Un photographe de l'AFP sur place a vu des murs noircis, des corans brûlés et des graffitis sur un mur de la mosquée.
"Cela viole, et de façon flagrante, le caractère sacré des lieux de culte et reflète le racisme profond des colons qui agissent en se plaçant sous la protection du gouvernement de l'occupation", a déclaré dans un communiqué le ministère.
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que des forces de sécurité avaient été dépêchées sur les lieux après avoir reçu "des informations et des images [...] concernant des suspects ayant incendié une mosquée et tagué des graffitis". Les soldats n'ont identifié aucun suspect sur place, a ajouté l'armée, condamnant "toute forme de violence".
Avec AFP
