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Gaza : la dernière restitution de dépouille d'otage met le cessez-le-feu en péril, selon Israël
Au lendemain de la restitution par le Hamas d'une dépouille d'otage israélien, Israël affirme mardi que ces "restes humains" appartiennent déjà à un corps d'otage rendu. Et accuse le groupe islamiste palestinien de violation de leur accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Un véhicule de la Croix-Rouge arrive sur le site où les membres du Hamas recherchent les corps des otages dans une zone de Khan Younès, à Gaza, le vendredi 17 octobre 2025. © Abdel Kareem Hana, AP

Israël accuse le Hamas "d'une violation flagrante" de l'accord de trêve, mardi 28 octobre, dans la bande de Gaza. La veille, le groupe islamiste palestinien a restitué des restes d'un otage, alors qu'une partie de la dépouille avait déjà été récupérée par l'armée israélienne, provoquant la stupéfaction des proches d'otages.

Lundi soir, l'armée israélienne avait annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant la dépouille d'un otage retenu dans la bande de Gaza, après l'annonce par la branche armée du Hamas de la restitution d'un seizième corps de captif enlevé le 7-Octobre. 

Mais après les examens d'identification, le bureau du Premier ministre israélien a annoncé, mardi, que les restes humains rendus n'étaient pas ceux d'un des 13 otages dont le Hamas doit encore rendre les corps à Israël, en vertu de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre dans le territoire palestinien.  

Ils "appartenaient à l'otage Ofir Tzarfati" dont une partie des restes avait été ramenée de la bande de Gaza "lors d'une opération militaire il y a environ deux ans", a-t-il précisé dans un communiqué. Ofir Tzarfati avait été enlevé le 7 octobre 2023, à 27 ans, au festival de musique Nova lors de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre à Gaza. 

"Il s'agit là d'une violation flagrante" de l'accord de trêve, négocié sous l'égide du président américain Donald Trump, a dénoncé le bureau de Benjamin Netanyahu, annonçant une réunion de sécurité dans la journée pour discuter "des mesures que prendra Israël en réponse à ces violations".

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Gaza : la dernière restitution de dépouille d'otage met le cessez-le-feu en péril, selon Israël
© France 24
02:23

Le Hamas, qui devait libérer, le 13 octobre, les 28 corps des captifs que lui et ses alliés retiennent encore n'en a restitué jusque-là que 15. Les 20 otages vivants retenus depuis le 7-Octobre ont bien été remis à Israël, en échange de la libération de près de 2 000 détenus palestiniens, conformément à l'accord de trêve.

Peu avant l'annonce israélienne, le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, avait affirmé à l'AFP que son mouvement était "déterminé à remettre les corps (...) dès qu'ils auront été localisés", mais répété que dans un territoire ravagé par deux ans de combats et de bombardements, les retrouver était "complexe et difficile".

La branche armée du Hamas a annoncé mardi qu'elle remettrait à 18h GMT une nouvelle dépouille d'otage retenue dans la bande de Gaza, selon un communiqué diffusé sur sa chaîne Telegram. 

Sur le terrain, la Croix-Rouge et une équipe égyptienne participent aux efforts de recherche des corps. 

Le Forum des familles a appelé à "agir de manière décisive"

Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement à "agir de manière décisive" contre le Hamas pour ses "violations" de l'accord de trêve. 

La trêve a déjà été mise à l'épreuve par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus importantes depuis son entrée en vigueur le 10 octobre.

Selon le Forum, une partie des restes d'Ofir Tzarfati avait d'abord été rapatriée fin 2023, puis "en mars 2024", d'autres "ont été retournés pour être enterrés en Israël". "C'est la troisième fois que nous sommes obligés d'ouvrir la tombe d'Ofir et de ré-enterrer notre fils", a déploré sa famille, citée dans le communiqué du Forum.

Le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, en charge de la Sécurité intérieure, a estimé sur X que le fait que "le Hamas continue à jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles" prouve qu'il est "encore debout". "Il est temps de lui briser ces jambes une bonne fois pour toutes", a-t-il prôné. 

Son collègue des Finances, autre figure d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a lui dit sur X qu'il allait demander à Benjamin Netanyahu l'arrestation de "tous les terroristes libérés dans le cadre de l'échange d'otages" en Cisjordanie occupée. 

Depuis la trêve, les États-Unis ont à plusieurs reprises menacé le Hamas de l'anéantir s'il ne tenait pas ses engagements à rendre tous les otages. 

Une phase ultérieure du plan Trump, visant à mettre fin définitivement à deux ans de guerre, comprend également le désarmement du Hamas, l'amnistie ou l'exil de ses combattants ainsi que la poursuite du retrait israélien de la bande de Gaza entamé lors de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. 

Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68 531 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé opérant sous l'autorité du Hamas.

Malgré la trêve, ce bilan continue à s'alourdir du fait de la découverte de nouveaux corps dans les décombres, tandis que selon le ministère, des frappes israéliennes ont fait 94 morts depuis le 10 octobre. 

Avec AFP