
Des Maliens font la queue dans une station-service en raison d'une pénurie de carburant à Bamako, au Mali, le 7 octobre 2025. © AP
L'ambassade des États-Unis a exhorté les citoyens américains à "quitter immédiatement" le Mali, mardi, alors que la crise sécuritaire se détériore. Depuis plusieurs semaines, le Mali subit un blocus jihadiste sur le carburant. Face à cette situation, elle incite les citoyens américains à prendre des vols commerciaux.
"Les citoyens américains actuellement présents au Mali doivent quitter le pays immédiatement par des vols commerciaux", déclare dans un communiqué l'ambassade américaine au Mali.
Elle souligne que "la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et universités à travers le pays" et "le conflit persistant entre le gouvernement malien et des éléments terroristes près de la capitale Bamako aggrave la nature imprévisible de la situation sécuritaire à Bamako".
L'ambassade précise que l'aéroport international de Bamako "reste ouvert et que des vols sont disponibles".
Elle recommande aux citoyens américains "qui décident de ne pas quitter le Mali de se préparer à toutes situations d'urgence qui pourraient survenir, notamment trouver un abri où se réfugier pour une période prolongée".
Pénurie de carburant
Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, s'attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, par où transite la majorité des biens qu'importe le Mali.
Selon le JNIM, le blocus est une mesure de représailles à l'interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d'assécher les moyens d'approvisionnement des jihadistes, selon les autorités.
Malgré les escortes de l'armée, plusieurs camions ont été incendiés, des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des embuscades jihadistes.
Alors que le blocus se fait ressentir depuis deux semaines dans la capitale, l'économie de ce pays sahélien enclavé tourne au ralenti et le quotidien des habitants est devenu extrêmement difficile.
Crise sécuritaire
Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s'ajoute à une grave crise économique.
La junte au pouvoir depuis deux coups d'État en 2020 puis 2021 peine à endiguer les attaques jihadistes sur le terrain.
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Réessayer
La cartographie récente des attaques montre que le JNIM cherche à isoler la capitale malienne, en multipliant les opérations sur les routes alentour.
Le JNIM a récemment émis en outre des règles pour les voyageurs au Mali, exigeant le port du voile pour les femmes et la séparation avec les hommes dans les transports urbains notamment, selon une vidéo consultée par l'AFP.
La semaine dernière, le chef de la junte, le général Assimi Goïta, a limogé et remplacé le chef d'état-major général adjoint des Armées, le Directeur de la Sécurité militaire et le chef d'état-major de l'Armée de Terre, pour insuffisance de résultats sur le terrain.

Avec AFP
