
Le président iranien Masoud Pezeshkian s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) au siège des Nations unies, le 24 septembre 2025 à New York. © Getty Images via AFP, Michael M. Santiago
Massoud Pezeshkian persiste et signe. À la tribune de l'ONU, le président iranien a assuré, mercredi 24 septembre, que son pays ne veut pas se doter de l'arme nucléaire, rejetant les accusations des Occidentaux.
"Je déclare ici, une fois encore, devant cette Assemblée, que l'Iran n'a jamais cherché et ne cherchera jamais à fabriquer une bombe atomique. Nous ne voulons pas d'armes nucléaires", a-t-il martelé lors du sommet annuel des Nations unies à New York.
Ces déclarations interviennent alors que des discussions se poursuivent en marge de l'Assemblée générale entre l'Iran d'un côté, France, Royaume-Uni, Allemagne de l'autre, pour tenter de parvenir à un accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien et éviter le rétablissement, samedi à minuit GMT, des sanctions onusiennes contre Téhéran.
Feu vert de l'ONU au retour des sanctions
La semaine dernière, Iraniens et Européens s'étaient rejeté la responsabilité de l'échec des pourparlers lorsque le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert au rétablissement de ces sanctions, qui pourraient affecter de larges pans de l'économie iranienne dont les secteurs pétrolier et financier. Décision qui est encore en théorie réversible.
Le président iranien a qualifié, mercredi, cette décision du Conseil de sécurité d'"illégale".
Les Européens ont "dénigré les efforts de l'Iran, les jugeant insuffisants", mettant ainsi "de côté la bonne foi", a-t-il affirmé.
Ce dossier empoisonne depuis des années les relations de Téhéran avec les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël, son ennemi juré, qui soupçonnent le pouvoir iranien de vouloir se doter de la bombe atomique. L'Iran dément vigoureusement, revendiquant son droit au nucléaire civil.
Négociations suspendues avec les États-Unis
Les Européens ont posé trois conditions pour prolonger la période de levée des sanctions : reprise des négociations incluant les États-Unis, plein accès donné aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) aux sites nucléaires et informations précises sur la localisation des matières enrichies.
Les Américains avaient, de leur côté, lancé des tractations au printemps via Oman. Mais les attaques israéliennes et américaines contre les sites nucléaires iraniens y avaient mis un coup d'arrêt.
En 2015, France, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis, Russie et Chine avaient conclu avec Téhéran un accord appelé JCPOA, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions. Accord entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui expire mi-octobre.
Les États-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, avaient décidé en 2018 de se retirer du JCPOA et rétabli leurs propres sanctions.
L'Iran s'était ensuite affranchi de certains engagements, notamment sur l'enrichissement d'uranium.
Avec AFP
