
Des policiers antiémeutes gazent des manifestants antigouvernementaux sur un campus universitaire, le 5 septembre 2025, à Novi Sad, en Serbie. © Zorana Jevtic, Reuters
Jet de pierres et de projectiles contre grenades lacrymogènes... Des milliers de manifestants ont de nouveau réclamé vendredi 5 septembre l'organisation d'élections anticipées en Serbie, lors d'un rassemblement à Novi Sad (nord) qui a été dispersé par la police à coup de gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette manifestation qui a rassemblé des contestataires du président nationaliste Aleksandar Vucic s'inscrit dans une série de protestations organisées à travers le pays depuis l'effondrement meurtrier de l'auvent en béton de la gare de Novi Sad qui a fait 16 morts en novembre dernier.
Les manifestants, menés par les étudiants, dénoncent des malfaçons liées à la corruption et exigent une enquête transparente.
Depuis mai, ils réclament aussi des élections anticipées, ce qu'Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis 2014 et réélu en 2022 pour un mandat de cinq ans, refuse, dénonçant régulièrement un complot étranger visant à le renverser.
Longtemps pacifiques, les manifestations ont dégénéré ces dernières semaines en violences, en raison, selon les protestataires, de la répression musclée de la police et de partisans du gouvernement.
Projectiles et lacrymo
Lors du rassemblement vendredi à Novi Sad, les manifestants ont lancé des projectiles sur la police qui a répondu par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes pour les disperser, selon le journaliste de l'AFP.
Onze policiers ont été blessés devant la faculté de philosophie, a indiqué Aleksandar Vukic lors d'une conférence de presse, avertissant que des dizaines de personnes seraient placées en détention.
Il a reproché aux manifestants d'essayer d'"occuper les locaux de l'université de Novi Sad", les accusant de "menacer la stabilité et la sécurité de Serbie".
"Les gens en Serbie doivent savoir que l'État est plus fort que quiconque (...), ce sera toujours le cas," a-t-il déclaré, ajoutant que des rassemblements pro-gouvernementaux seraient organisés à travers le pays dimanche.
Lundi, des milliers de personnes avaient défilé en silence dans les rues de Belgrade pour marquer les 10 mois de l'accident de Novi Sad.
Sous la pression de la rue ces derniers mois, le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé et plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.
Avec AFP