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Un responsable militaire et l'agence officielle syrienne rapportent mardi la mort d'au moins quatre personnes, dont trois soldats de l'armée syrienne, dans des frappes israéliennes visant le sud de la Syrie et la région de Damas. Ces frappes surviennent alors qu'un dialogue sous médiation américaine a été amorcé entre Israël et les nouvelles autorités syriennes.
Un véhicule militaire israélien à la frontière avec la Syrie, le 15 décembre 2024. © Jamal Awad, Reuters

Au moins quatre personnes dont trois soldats de l'armée syrienne ont été tuées dans des frappes israéliennes visant le sud de la Syrie et les alentours de la capitale Damas mardi 26 août.

"Un drone israélien a visé l’un des bâtiments militaires de la 44e division de l'armée syrienne à Kesweh, à l’ouest de Damas, faisant trois morts parmi les membres de la division", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Défense, sous couvert d'anonymat.

L'agence officielle syrienne Sana a fait état dans la matinée de la mort "d'un jeune homme dans un bombardement israélien sur une maison du village de Tarnaja", sur le plateau syrien du Golan, dont une partie est occupée et annexée par Israël. Le ministère syrien des Affaires étrangères avait alors condamné "les récentes attaques israéliennes contre son territoire, qui ont entraîné le martyre d’un jeune homme". 

Depuis qu'une coalition islamiste a renversé Bachar al-Assad en décembre 2024, Israël a mené des centaines de frappes sur le pays avec lequel il est techniquement en état de guerre, tout en amorçant un dialogue avec les nouvelles autorités. 

"Menace directe pour la paix"

Damas a aussi dénoncé "l’incursion des forces israéliennes dans une localité de la province de Qouneitra, leurs campagnes d’arrestations contre des civils, et leur annonce du maintien de leur présence illégale au sommet du mont Hermon et dans la zone tampon"."Ces pratiques agressives constituent une violation flagrante de la Charte des Nations unies, (..) et représentent une menace directe pour la paix et la sécurité dans la région", a ajouté le ministère.

La semaine dernière, l'armée israélienne a annoncé avoir mené des opérations dans le sud de la Syrie, où elle a indiqué avoir découvert et saisi "des installations de stockage d'armes" et "appréhendé des suspects".

Après la frappe sur le sud du pays, le ministère turc des Affaires étrangères a dit "condamner fermement les attaques militaires israéliennes contre l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté de la Syrie, dont l’ampleur ne fait que croître".

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a dénoncé des attaques constituant "une violation flagrante de la souveraineté de la République arabe syrienne sœur et du droit international".

De son côté, le ministère qatari des Affaires étrangères a appelé "la communauté internationale à agir de manière décisive contre l’occupation israélienne et à la contraindre à mettre fin à ses attaques répétées contre le territoire syrien".

Dialogue inédit

Après la chute de l'ex-président, l'armée israélienne a déployé des forces dans la zone tampon démilitarisée contrôlée par les Nations unies sur le plateau du Golan, à la lisière de la partie annexée par Israël en 1981.

Les deux pays, ennemis depuis des décennies, ont cependant entamé un dialogue inédit sous le parrainage des États-Unis. Le 19 août, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad Al-Chaibani a rencontré une délégation israélienne à Paris pour discuter de la "désescalade" entre les deux pays voisins, selon Sana.

Les échanges ont abordé la question d'un retour à l'accord de désengagement de 1974 entre les deux pays, qui a créé la zone tampon.

Avec AFP