
Prière du vendredi dans les ruines de la mosquée Albaani, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 octobre 2025. © Omar AL-QATTAA / AFP
Le Hamas s'est engagé vendredi 17 octobre à rendre à Israël toutes les dépouilles d'otages encore dans la bande de Gaza, mais une équipe de secouristes envoyés par la Turquie pour aider à exhumer des corps enfouis sous les décombres attend le feu vert d'Israël.
La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l'application du cessez-le-feu parrainé par les États-Unis, en vigueur depuis le 10 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Selon une source du Hamas, citant des "médiateurs", la délégation turque est "attendue dimanche" dans le territoire palestinien dévasté par la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Matériel spécialisé

Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, "notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie", a précisé le responsable.
Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver, selon le mouvement.
Vendredi, il a réaffirmé qu'il "respecterait l'accord" et rendrait les dépouilles, soulignant que "la question des corps est complexe et nécessite du temps".
Le mouvement avait assuré plus tôt que certains "corps ont été enterrés dans des tunnels" détruits par l'armée israélienne, "tandis que d'autres restent sous les décombres de bâtiments qu'elle a bombardés".
Israël accuse le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.
Le Hamas a libéré dans les temps les 20 derniers otages vivants retenus à Gaza depuis son attaque contre Israël le 7 octobre 2023. Il n'a en revanche restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait encore. La Croix-Rouge a récupéré vendredi soir nouvelle dépouille d'otage retenue dans la bande de Gaza, a indiqué l'armée dans un communiqué.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est à nouveau dit jeudi "déterminé" à ramener "tous les otages", alors que les familles l'ont appelé "à cesser immédiatement la mise en œuvre de toute autre étape de l'accord", tant que tous les corps ne seraient pas rendus.
En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, dont 30 jeudi à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Vendredi, des personnes en deuil, portant des drapeaux israéliens, ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d'Israël, au cortège funéraire de l'ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.

Accès restreints
Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. Après le cessez-le-feu et la libération des otages, Israël doit en principe ouvrir à l'aide humanitaire le point de passage crucial de Rafah, entre l'Égypte et le territoire palestinien.
Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a "désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu'à 300 000 pains pita par jour", a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Mais alors que l'ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation "prendra du temps", a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM), appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture".
Avec AFP