
Dans un entretien réalisé par Nahida Nakad à Beyrouth, Saad Hariri alerte la communauté internationale sur "les menaces quasi quotidiennes d'Israël", alors que l'État hébreu multiplie les survols du territoire libanais.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri appelle la communauté internationale a écouter "les menaces quasi quotidiennes d'Israël" et dit craindre "une guerre dans la région". "Que la communauté internationale fasse le nécessaire avec Israël, afin d'éviter une guerre dans la région", demande Saad Hariri. Il affirme que son pays ne connaîtra pas les "divisions internes" sur lesquelles "Israël parie".
À Paris, le 20 janvier, lors de sa première visite officielle dans un pays occidental depuis la formation de son gouvernement fin 2009, Saad Hariri avait déjà dit craindre une intervention israélienne, alors que l'armée israélienne multiplie les survols du territoire libanais.
Les armes du Hezbollah
Questionné sur le désarmement du Hezbollah, le parti chiite qui fait partie du gouvernement de coalition du Liban, Saad Hariri affirme que le sujet fait "l'objet de longues discussions afin de trouver une solution qui satisfera tous les partis". Il rappelle également que le thème est "à l'ordre du jour dans le dialogue qui est en cours entre les différentes factions libanaises".
Le conflit qui a opposé à l'été 2006 Israël au Hezbollah a fait plus de 1 200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 du côté israélien, principalement des militaires.
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L'assassinat de Rafic Hariri
Au sujet du procès des auteurs présumés de l'assassinat de son père, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005, Saad Hariri souhaite qu’il n’y ait "pas de compromis dans cette affaire". Le Tribunal spécial pour le Liban établi à la Haye "existe et fait son travail", affirme-t-il. "On a dit dès le début qu'on allait respecter ses décisions et les résultats de son travail, quel qu'ils soient, a déclaré le Premier ministre. Nous admettons l'existence de ce tribunal, il en est de même pour les Syriens. Mais pour moi, pas de compromis dans cette affaire."
Le pouvoir syrien avait été pointé du doigt en 2005 lors de cet assassinat, poussant notamment les États-Unis à suspendre leurs relations diplomatiques avec la Syrie. Ce mercredi, Washington a nommé un nouveau ambassadeur à Damas, le premier depuis cinq ans.