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Présidentielle en Côte d’Ivoire : qui sont les principaux candidats et partis en lice ?
Le président Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a annoncé sa participation à la présidentielle d’octobre 2025, tout comme l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan. Quatre poids lourds de l’opposition - Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro – ont quant à eux été exclus du scrutin.  
Le président ivoirien Alassane Ouattara, l'ex-Première dame Simone Gbagbo et l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan sont candidats à la présidentielle d'octobre 2025. © studio graphique FMM, AFP

En Côte d'Ivoire, les électeurs se rendront aux urnes le 25 octobre 2025, pour élire le nouveau président, dans ce pays de 32 millions d’habitants dirigé depuis 2011 par Alassane Ouattara.

Désigné début juin candidat du parti au pouvoir, le RHDP (Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le président sortant a officialisé sa candidature, mardi 29 juillet.

Si plusieurs autres candidats sont déjà dans la course, comme l’ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo, l’ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan ou l’ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon, quatre figures centrales de l’opposition - Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro – ont été écartées définitivement du scrutin par la Commission électorale indépendante (CEI). Une situation qui suscite des inquiétudes quant à l’équité du processus électoral.

Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat

Depuis plusieurs mois, le président ivoirien faisait durer le suspense quant à sa candidature à la présidentielle. 

Alassane Ouattara a accédé au pouvoir en 2011, déclaré vainqueur face à son rival, Laurent Gbagbo. Ce scrutin au résultat disputé a plongé le pays dans la pire crise post-électorale de son histoire, faisant 3000 morts. Depuis, Alassane Ouattara a été réélu à deux reprises, en 2015, avec 84 % des voix, puis en 2020, avec 94 % des suffrages, lors de scrutins boycottés par une partie de l’opposition.

Ses soutiens voient en lui le garant de la stabilité et de la prospérité du pays, qui a enregistré durant ses mandats successifs une forte croissance économique. Ses détracteurs fustigent une dérive autoritaire du pouvoir, accusant le président d'avoir violé la constitution pour se maintenir au pouvoir. 

En 2020, arrivé au terme de son second mandat, Alassane Ouattara avait initialement affirmé qu’il ne se présenterait pas, expliquant alors vouloir "transférer le pouvoir à une jeune génération". Il avait choisi comme dauphin le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, puis avait changé d’avis, après la mort soudaine de son protégé, en juillet 2020, des suites d’un arrêt cardiorespiratoire.  

Cette troisième candidature avait suscité une vive controverse dans le pays, la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Alassane Ouattara et ses soutiens avaient fait valoir que la réforme constitutionnelle de 2016, initiée par le président, avait remis les compteurs à zéro, l’autorisant à se présenter. De nouvelles violences avaient éclatées faisant au moins 85 morts.

Au début du mois de juin 2025, son parti, le RHDP, avait une nouvelle fois désigné le président comme candidat pour la présidentielle du 25 octobre. 

Quatre poids lourds de l’opposition exclus du scrutin

Convaincue que le président se lancerait dans la course, l’opposition ivoirienne s'organise depuis plusieurs mois pour faire barrage à ce quatrième mandat qu’elle considère comme illégal. Mais elle peine à faire entendre sa voix, affaiblie par l’exclusion de quatre de ses principaux représentants.

L'ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011), son ancien bras droit Charles Blé Goudé et l'ancien Premier ministre en exil Guillaume Soro ont tous trois étés radiés de la liste électorale pour des condamnations en justice.

Tidjane Thiam, leader du principal parti d'opposition, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain) a lui aussi été écarté par la justice pour des problèmes de nationalité.

Ces décisions judiciaires ont alimenté des tensions, l'opposition accusant le pouvoir de choisir ses adversaires, tandis que les autorités nient toute intervention politique.

Soutenus par leurs partis respectifs, les candidats exclus affichent leur combativité. Le PPA-CI (Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire) de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam ont formé en juin un "front commun", pour exiger la réintégration des leaders politiques sur la liste électorale et un dialogue politique avec le pouvoir. Ils réclament également une réforme de la CEI qu’ils jugent inféodée au pouvoir.

Alors que le gouvernement demeure inflexible, certaines voix, encore timides, commencent à envisager la piste de candidatures alternatives. C’est le cas d'Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI, qui, a annoncé sa participation mais sans le soutien de son parti. 

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Simone Ehivet Gbagbo et Pascal Affi N'Guessan dans la course

D’autres personnalités d’opposition sont, elles, autorisées à concourir, parmi lesquelles deux figures politiques bien connues des Ivoiriens, l’ex-première dame Simone Ehivet Gbagbo et l’ancien premier ministre Pascal Affi N'Guessan. Néanmoins, leurs partis sont jugés moins influents que ceux de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo.

En rupture personnelle et politique avec son ex-mari, dont elle est divorcée depuis 2023, Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, a lancé en août 2022 sa propre formation, le Mouvement des générations capables (MGC), avec une offre politique axée sur la justice sociale et la modernisation du pays.

Candidat malheureux en 2015 et 2020 face à Alassane Ouattara, Pascal Affi N'Guessan concourt quant à lui sous la bannière de l’ancien parti de Laurent et Simone Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI). L'ex-premier ministre (2000 à 2003) prône l’instauration d’une "Quatrième République" avec un régime présidentiel modéré et l’interdiction du cumul des mandats.

Plusieurs autres figures politiques ou de la société civile ont annoncé leur participation à la présidentielle, parmi lesquelles le député et fondateur du journal L’Éléphant Déchaîné, Assalé Tiémoko Antoine, l’ancien ministre du Commerce et ex-cadre du PDCI, Jean-Louis Billon ou bien l’ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié.

Tous sont tenus de remettre leur dossier à la Commission électorale indépendante entre le 25 juillet et le 26 août afin que leurs candidatures soient officiellement validées pour le scrutin du 25 octobre.